Le président de la Ligue française de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez, a déclaré samedi que la politique de délocalisation du Trophée des champions, débutée cette année à Montréal, allait se poursuivre à l'avenir dans d'autres pays.

Q: Allez-vous rééditer cette expérience de délocalisation à l'étranger dans le futur?R: «Il y a deux ans déjà que nous travaillons sur ce projet. Ma conviction c'est que le football français n'a pas la place qu'il mérite dans le football mondial. Nous sommes aujourd'hui la 5e des cinq plus grandes nations en Europe. La France mérite mieux. Avec ses talents, sa formation des jeunes exceptionnelle, elle mérite d'être sur le podium des meilleures nations européennes. C'est le sens de mon action depuis sept ans. La première tâche était de combler le retard financier au niveau des droits audiovisuels du championnat de France. Ce chantier a été accompli, nous sommes maintenant à un niveau convenable. Le deuxième retard que nous commençons à combler se situe au niveau des stades. Nos stades sont vétustes et nous avons entrepris un programme de rénovation et de construction pour environ 1 milliard et demi d'euros d'ici à 2014 pour accueillir l'Euro-2016. Le 3e retard c'est le manque de visibilité au plan international. Nous sommes de petits garçons par rapport aux Anglais. L'exportation de cette compétition fait partie de cette politique d'exposition du football français à l'étranger. Nous continuerons chaque année à faire ce type d'opérations, en variant les pays et les régions du monde. C'est une première mais pas une dernière.»

Q: Avez-vous déjà des pistes pour les prochaines années?

R: «Non. Nous allons commencer à recueillir les impressions, puis les candidatures puis à les sélectionner pour constituer une short-list avant la désignation du vainqueur.»

Q: Avez-vous un souhait?

R: «C'est trop tôt pour le dire.»

Q: A quel niveau situez-vous un succès éventuel de cette opération?

R: «Dès l'instant que nous aurons atteint l'objectif, qui est de battre le record absolu d'affluence de l'épreuve (30.529 spectateurs, ndlr), alors nous aurons gagné notre pari.»

Q: Avez-vous songé à délocaliser des matches de championnat comme l'avait projeté la Premier League anglaise?

R: «Nous avions réfléchi quand les Anglais ont soulevé cette idée. Mais cela se heurte à des obstacles réglementaires de la Fifa (Fédération internationale de football, ndlr). Il faut y travailler un petit peu plus. Pour le Trophée des champions, nous avons eu l'autorisation officielle de la Fifa pour que ce match soit, certains disent délocalisé, je préfère dire exporté.»

Q: Où en sont les droits télévisés de la L1 aux Etats-Unis?

R: «Je n'ai pas les chiffres exactes concernant le continent nord-américain mais la politique de développement et de visibilité à l'international commence à porter ses fruits puisque nous avons plus que doublé nos droits internationaux et que nous atteindrons 21 millions d'euros l'année prochaine. Nous partons de très loin mais il faut du temps pour imposer la présence du football français dans le monde.»