Pour la première fois dans leur courte histoire, les «Loups» de Wolfsburg ont inscrit samedi leur nom au palmarès du Championnat d'Allemagne à l'issue d'une saison 2008-09 marquée par l'échec cinglant du Bayern Munich et de quelques autres ogres de la Bundesliga.

Grâce à la leçon administrée au Werder Brême (5-1), Wolfsburg, leader depuis la 26e journée, a conservé sa première place avec deux points d'avance sur le champion sortant, le Bayern. L'équipe de Felix Magath a réussi l'un des exploits les plus retentissants depuis 1963 et la première saison du Championnat d'Allemagne sous sa formule actuelle

La nouvelle capitale du football allemand est une ville de 123.000 habitants créée de toutes pièces dans les années 1930 et présentée immanquablement jusque-là comme le coeur de l'empire Volkswagen.

Le géant de l'automobile, propriétaire du club depuis 2001, avait déjà injecté plusieurs dizaines de millions d'euros dans son équipe, pensionnaire de D1 depuis 1997, avant l'arrivée de Magath, mais le technicien allemand, recruté en 2007 quelques mois seulement après son limogeage par le Bayern Munich, a transformé cette saison la «citrouille verte» en carrosse capable de distancer les grosses cylindrées.

Après une première partie de saison sans étincelles (9e à neuf points de la tête après la phase aller), Wolfsburg a produit en 2009 une impressionnante accélération qui a laissé sur place le champion d'automne Hoffenheim, autre belle histoire de la saison, mais aussi Hambourg, Leverkusen, Berlin et le Bayern Munich.

Prolifiques attaquants

Le VfL a écoeuré la concurrence avec sa condition physique irréprochable, son impressionnant gardien de but Diego Benaglio, son efficacité à domicile (16 victoires, un nul) et surtout ses prolifiques attaquants Grafite et Edin Dzeko, respectivement 28 et 26 buts.

a leçon donnée le 4 avril au champion sortant (5-1) restera à cet égard le chef d'oeuvre de Magath, tant les «Loups», à l'image du cinquième but inscrit par Grafite d'une insolente talonnade, ont mis en pièce ce jour là les Bavarois.

Le sacre de Wolfsburg, comparable par son retentissement à celui de Kaiserslautern en 1998 dès son retour dans l'élite, a aussi été rendu possible par l'inconstance du Bayern où la révolution promise par Jürgen Klinsmann a pris fin avec son licenciement après un énième faux pas.

Hambourg, à bout de souffle en fin de saison, le Werder Brême, méconnaissable 10e, et Schalke 04 ont aussi laissé le champ libre à Wolfsburg qui présente l'un des plus mauvais bilans de l'histoire pour un champion avec sept défaites et 41 buts encaissés.

«Le futur champion n'aura pas beaucoup de lustre, il n'aura pas fait preuve de constance sur 34 matches, mais profité des erreurs des autres», avait prévenu Franz Beckenbauer le mois dernier.

Magath, lui, ne fait pas la fine bouche: son 3e titre comme entraîneur est le plus inattendu et sans doute le plus beau.

«Toujours en quête d'une nouvelle aventure», il va tenter un autre exploit: réveiller Schalke 04, belle et irascible endormie de Bundesliga, dont le dernier sacre remonte à 1958.