L'Impact de Montréal ne réussira pas à accéder à la MLS sans l'aide financière des gouvernements.

C'est la conclusion à laquelle est arrivé Joey Saputo. Le président de l'Impact compte se tourner vers les différents ordres de gouvernement pour éviter que la candidature de Montréal ne soit rejetée une seconde fois par la Major League Soccer.

«On ne veut pas regarder passer le train une deuxième fois. On veut être le premier sur la ligne pour la prochaine phase d'expansion et pour cela, il faut que les gouvernements nous aident à payer pour l'agrandissement du stade.»

Le stade Saputo compte présentement 13 000 sièges, mais advenant un passage dans la MLS, il faudrait en ajouter 7000. Selon Saputo, ces travaux pourraient coûter 25 millions. La somme pourrait provenir du programme d'infrastructures des trois ordres de gouvernement.

La candidature de Montréal déposée lors de la dernière phase d'expansion de la Ligue n'était pas assez généreuse au goût des dirigeants de la MLS. Saputo et son associé dans l'aventure, le propriétaire du Canadien George Gillett, ont déposé une offre de 45 millions US, montant qui tenait compte de l'agrandissement du stade et des frais de franchise. Or, Portland et Vancouver ont payé 35 millions, pour la seule franchise. Les coûts d'agrandissement des stades étaient assumés en partie par des fonds gouvernementaux.

«Il faut être plus agressifs. Toutes les villes qui ont été choisies ou qui sont pressenties pour l'étape suivante reçoivent une aide gouvernementale importante, dit Saputo. Prenez Ottawa. Ils ont reçu une aide de 125 millions pour leur stade et la ville n'a même pas d'équipe! Le scénario financier pourrait rester le même lors de la prochaine phase d'expansion, que ce soit en 2011 ou 2012. Les 25 millions versés par les gouvernements pour agrandir le stade seraient alors autant d'argent que nous pourrions mettre pour l'achat de la franchise.»

Joey Saputo dit avoir déjà prévenu Québec de ses intentions. «J'ai parlé avec M. Raymond Bachand (ministre du Développement Économique) et la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Michelle Courchesne, est très bien informée de ce qu'on veut faire.»

Jusqu'à présent, l'Impact et le stade Saputo étaient entièrement financés par des intérêts privés. Jamais l'homme d'affaires n'a demandé à Québec ou Ottawa de délier les cordons de la bourse. Fait-il y voir un changement de philosophie? «Il faut regarder ce qu'on a fait pour le soccer au Québec depuis des années. On a déjà investi 62 millions. Le gouvernement en investirait peut-être 25...»

Et qu'en pense George Gillett? Est-il toujours dans le paysage? «Je veux reprendre le contrôle du projet. Une fois que j'aurais toutes les confirmations, j'irai voir M.Gillett ou un autre investisseur pour discuter. Pas avant, ce serait prématuré.» La vérité, c'est que si George Gillett essaie de liquider ses actifs chez les Canadien, il y a peu de chance, que ce soit pour acheter une équipe de soccer à Montréal.

Saputo figure d'ailleurs parmi les personnes qui se sont montrées intéressées à investir dans le Tricolore, mais hier, l'homme d'affaire s'est refusé à tout commentaire, si ce n'est pour dire qu'il «n'abandonnerait pas le soccer pour le hockey et vice-versa.»