Recruté pour remettre le Bayern sur le devant de la scène européenne, J-rgen Klinsmann a échoué: le quart de finale retour de la Ligue des champions contre le Barça mardi pourrait même être son dernier match européen à la tête du club bavarois, humilié 4-0 à l'aller.

Venu pour l'Europe, Klinsmann va-t-il mordre la poussière à cause de l'Europe ? Depuis la débâcle du Camp Nou mercredi, la question ne se pose même plus pour les supporteurs du club le plus titré du football allemand qui, après la large victoire contre Francfort (4-0) samedi lors de la 27e journée, ont encore réclamé la tête de «Klinsi».

Ses dirigeants ne font rien pour dissiper le scénario d'une fin prochaine et coûteuse --estimée à 25 millions d'euros pour sa dernière année de contrat et son pléthorique staff-- de l'ère Klinsmann, débutée en juillet.

Ils n'ont d'ailleurs plus aucune illusion sur l'issue de la confrontation contre le Barça et ont appelé dès mercredi soir leurs troupes à «tenter de sauver ce qui est à sauver en championnat».

Comme Felix Magath et Ottmar Hitzfeld avant lui, Klinsmann n'est pas parvenu à propulser son équipe au-delà des quarts de finale de la C1, une barrière que le Bayern n'a plus franchie depuis son sacre de 2001.

Mais plus que cette malédiction des quarts de finale, Karl-Heinz Rummenigge, Uli Hoeness et Franz Beckenbauer n'ont surtout pas digéré la prestation catastrophique de leurs joueurs, étrillés en 45 minutes par Barcelone.

«Des lapins»

«Les joueurs du Bayern se sont comportés comme des enfants qui regardent les grands jouer au foot et applaudissent», a résumé samedi le Kaiser qui cache de plus en plus difficilement sa déception à l'égard de Klinsmann.

Pire, devant le Barça, les Bavarois se sont présentés en victimes consentantes, «comme des lapins devant un serpent», a même regretté Hoeness.

«On manque de qualité dans ce groupe», a admis Klinsmann.

Le technicien bavarois était certes privé de joueurs-clefs comme Philipp Lahm, Lucio et Miroslav Klose. Mais ses choix tactiques et sa décision de titulariser pour la première fois dans les buts Hans-Jörg Butt au détriment de Michael Rensing pour le match le plus important de la saison n'ont pas manqué de surprendre.

Plus grave, la direction du Bayern ressentirait même du dédain dans l'effectif à l'égard d'un entraîneur sans expérience en club.

Klinsmann tente de faire bonne figure malgré les échecs répétés (élimination en Coupe d'Allemagne et quasiment acquise en C1) et les difficultés en championnat (retard de trois points sur le leader Wolfsburg).

«J'ai connu cela aussi avec l'équipe d'Allemagne. Trois mois avant la Coupe du monde, on voulait me +dézinguer+ à la suite de la défaite contre l'Italie (4-1 en match amical, NDLR) et cela ne nous a pas empêché de vivre un conte de fées lors du Mondial-2006», a-t-il rappelé.

«Nous voulons battre Barcelone, la meilleure équipe du monde, pour pouvoir faire nos adieux à la Ligue des champions la tête haute», a conclu Klinsmann, sans préciser s'il parlait de lui ou de son équipe.