Il aura suffit de quelques secondes pour mettre fin au conte de fées de l'Impact en Ligue des champions de la CONCACAF.

Le onze montréalais a vécu une véritable catastrophe dans les dernières minutes du match de quart-de-finale, sur le gazon du Stade Corona à Torreon. Malgré deux buts marqués sur la route, ce qui leur donnait une avance presque insurmontable, les joueurs de l'Impact ont vu leur périple se terminer après une défaite de 5-2.

Deux buts marqués par Carlos Quintero lors du temps supplémentaire ont ruiné les espoirs de l'Impact. Complètement débordée par l'attaque agressive des Mexicains tout au long de la deuxième demie, la défense montréalaise s'est effondrée. La perte de Rocco Placentino, blessé, et l'arrivée tardive d'Adam Braz, aussi ennuyé par une blessure, aura fait mal. Leurs remplaçants, Stephen DeRoux et Kevin Sekuda, ont peiné dans leur rôle de partants.

Le plan était pourtant clair: museler l'attaque mexicaine pour protéger son avance de deux buts engrangée lors du match de la semaine dernière au Stade olympique.

La défaite est d'autant plus crève-coeur que l'Impact avait réussi l'improbable : inscrire deux buts sur le gazon ennemi.

Roberto Brown avait juré que pour ce match retour, il allait marquer un but. Il a respecté sa promesse.

L'attaquant de l'Impact a profité d'un cafouillage monstre de la défense mexicaine pour déjouer le gardien de but Owsaldo Sanchez à la 24e minute. Une passe arrière molle et erratique a abouti aux pieds de Brown, qui en a profité. Très avancé hors de son filet (et pas du tout prêt à recevoir un tir), Sanchez n'a rien pu faire.

Inspiré par son coéquipier, Eduardo Sebrango a ajouté un troisième but depuis son retour dans le giron montréalais. À la 38e minute, il a capté une magnifique passe de Joey Gjertsen pour envoyer le ballon au fond du filet. Oswaldo Sanchez ayant quitté le filet pour cause de blessure, c'est Miguel Becerra qui devra ajouter ce but aux négatifs de sa fiche.

Les joueurs de Santos se sont amenés devant leurs partisans avec une seule philosophie en tête: marquer ou crever. La défaite de la semaine dernière ne leur laissait guère le choix.

Ils ont donc commencé le match sur les chapeaux de roue, avec, sur le terrain de gazon naturel, tous leurs gros canons réunis. Ivan Estrada avait retrouvé sa place en défensive et le milieu de terrain Daniel Luduena était aussi de la formation partante.

Les Mexicains ont bousculé la défensive montréalaise lors des premières 30 minutes. Cristian Benitez a réussi un spectaculaire but de la tête à la 15e minute. Il s'est glissé entre les défenseurs Nevio Pizzolitto et Leonardo Di Lorenzo pour capter une passe et envoyer le ballon en croisé, loin des mains de Matt Jordan.

La foule a rugi, mais les deux buts de l'Impact ont été comme une douche froide. Les 18 000 spectateurs du stade Corona ont recommencé à chanté à la 53e minute, quand Matias Vuoso a réussi le deuxième but de Santos. Il a sauté sur un retour accordé par Matt Jordan pour envoyer le ballon dans un filet grand ouvert.

Le score était alors 2-2, mais pour espérer s'en tirer, Santos devait inscrire encore trois buts. Les verts et blancs se sont retroussé les manches et ont attaqué encore et encore. À la 74e minute, Benitez a marqué son second but du match. Limniatis a envoyé le défenseur Adam Braz dans la mêlée. L'arrivée d'énergie fraîche n'a pas suffi.

Avec quatre minutes au temps supplémentaires, Carlos Quintero a réussi à déjouer Jordan deux fois en moins d'une minute.

L'Impact a joué la carte défensive. Trop peut-être. Hier, l'équipe montréalaise a tiré trois fois au but, dont une seule fois en seconde demie. De l'autre côté, les Guerroros ont mitraillé Matt Jordan.

L'examen de conscience sera sans doute douloureux.