L'Impact de Montréal ne cesse de surprendre en Ligue des champions de la CONCACAF. La troupe de l'entraîneur John Limniatis s'est déjà rendue bien plus loin qu'on aurait jamais osé le croire, au printemps 2008, quand on a annoncé la mise sur pied de cette compétition continentale pour les clubs d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes.

La victoire de 2-0 contre le Santos Laguna, mercredi, devant 55 571 spectateurs au Stade olympique, à l'occasion du match aller de la série quart de finale, laisse même miroiter une qualification pour les demi-finales.

Le onze montréalais n'est donc plus qu'à deux doigts d'une place en grande finale. Et à trois doigts d'un laissez-passer pour la Coupe du monde des clubs.

Pourtant, le parcours de l'équipe montréalaise de la première division de la USL se serait arrêté dès le tour préliminaire, contre le Real Esteli du Nicaragua, que personne n'aurait protesté. Tout le monde aurait félicité Mauro Biello, Patrick Leduc et compagnie pour avoir devancé le Toronto FC, un club théoriquement supérieur puisqu'il évolue en MLS, dans le championnat canadien Nutrilite.

Mais l'Impact a battu le Real Esteli 1-0 au total des buts pour se rendre jusqu'à la phase des groupes de la Ligue des champions.

Les joueurs montréalais auraient vu leur route s'arrêter à l'issue de ce tournoi rotation que personne n'aurait critiqué. Même une fiche déficitaire n'aurait pas terni leur exploit, à la condition d'avoir donné du fil à retordre à leurs adversaires du Mexique (Atlante FC), du Honduras (CD Olimpia) et de Trinité-et-Tobago (Joe Public FC). Mais ils n'ont subi qu'une seule défaite en six matchs (3-1-2), soit la même fiche qu'Atlante, ce qui leur a valu une place en quarts.

Mercredi, une défaite honorable aurait satisfait la plupart des 55 000 spectateurs venus participer à la fête. D'autant plus que le onze montréalais en était à son tout premier match de l'année, après une pause de quatre mois. Mais Eduardo Sebrango s'est chargé de garder le rêve des joueurs montréalais bien vivant, grâce à son doublé.

L'équipe qui a été couci-couça l'an dernier dans la USL, un championnat de deuxième ordre, pourrait donc fort bien se targuer très bientôt d'être parmi les quatre meilleurs clubs de la CONCACAF.

«La clé, c'est que nous cherchons constamment à améliorer notre niveau de jeu. Nous ne nous satisfaisons pas de ce que nous avons obtenu, nous en voulons toujours plus», a déclaré Matt Jordan après le match au Stade olympique, pour expliquer les succès soutenus de l'Impact en Ligue des champions.

«Notre objectif, c'est simplement de s'améliorer de jour en jour, a ajouté le gardien de l'Impact. Nous avons plusieurs joueurs de talent, mais nous ne perdons pas de vue le fait qu'il faut jouer en équipe pour bien faire.»

«Le fait d'avoir remporté le tournoi au niveau canadien a ouvert la porte, on dirait. On s'est ensuite dit que puisque l'opportunité se présentait, il ne fallait pas la laisser passer», a noté le défenseur Nevio Pizzolitto.

«Ce n'était pas évident de bien faire puisque avec les matchs de la USL, ça nous faisait beaucoup de soccer à chaque semaine, a souligné le milieu Sandro Grande. Il a fallu gérer la fatigue. Mais on dirait qu'à un moment donné, il y a une vague qui s'est formée et on a surfé dessus.

«Il y aussi le fait que les entraîneurs avaient toujours un bon plan de match, et les joueurs ont su répondre en faisant preuve de discipline.»

Après avoir profité d'une journée de congé, jeudi, les joueurs de l'Impact devaient prendre un vol en direction de Houston, vendredi, afin d'y affronter le Dynamo samedi. Cet affrontement contre le club de la MLS servira surtout à préparer le match retour contre Santos Laguna, jeudi prochain à Torreon, au Mexique. Mais il pourrait aussi rapporter des dividendes à moyen terme puisque si l'Impact remporte sa série contre le club mexicain, il affronterait le vainqueur de la série entre le Dynamo et Atlante en demi-finale.

Pour l'instant, cette série-là est égale 1-1.

L'Impact arrivera en sol mexicain dès lundi.

«Nous allons poursuivre la préparation entreprise depuis le début du camp, c'est-à-dire en peaufinant un peu tous les aspects du jeu, a dit Limniatis du programme des prochains jours. Ca ne fait que sept semaines et demie que nous sommes ensemble, alors il a fallu préparer les aspects physiques, techniques et tactiques de front. Nous allons poursuivre dans la même veine au cours des prochains jours.»