Le Québécois Sébastien Toutant, 25 ans, joue du coude depuis 10 ans avec les meilleurs planchistes de la planète. En remportant une première compétition professionnelle à 13 ans, il a rapidement fait sa marque. Depuis, le «vétéran» multiplie les podiums. Mais après avoir terminé neuvième à Sotchi, il entame la nouvelle année olympique avec plus de sérieux, dit-il.

Nous lui avons parlé mardi alors qu'il montait dans un avion, à l'aéroport de Montréal. Il se trouve actuellement en Chine, où il participera samedi à la Coupe du monde de big air présentée dans le Stade national de Pékin, surnommé «Nid d'oiseau».

Avec les années, le rêve olympique a pris une nouvelle dimension pour Toutant. Il y a quatre ans, il s'était rendu à Sotchi un peu à reculons. Cette fois, il souhaite ardemment décrocher une médaille olympique. «Et pourquoi pas deux?», lance-t-il. À PyeongChang, il compte participer à l'épreuve de big air et à celle de slopestyle. Il ne s'y rend pas pour faire de la figuration, insiste-t-il. Il ne prend pas l'événement à la légère.

«À Sotchi, je n'étais pas bien préparé. Mentalement, je n'ai pas pris l'événement avec assez de sérieux, même si ç'a quand même bien été», admet-il. Il avait terminé neuvième, n'ayant pu atterrir à sa descente finale. «Là, je suis bien préparé. Je suis déjà dans un beat de compétition. Je me suis fixé des objectifs olympiques concrets.»

Pour tenter d'atteindre ses objectifs, il faudra d'abord qu'il se taille une place dans l'équipe. «Je suis en bonne position, je suis troisième sur quatre gars. Mais on ne sait jamais, un malheur peut arriver.» Les points qui seront obtenus à la compétition Dew Tour de Breckenridge, au Colorado, à la mi-décembre, seront décisifs. S'il va à Pékin, c'est plutôt par envie. Il le voit comme une occasion d'optimiser sa préparation.

«J'y vais pour me remettre dans le bain, ça fait plus de deux semaines que je n'ai pas touché à ma planche. Et je veux tester quelques figures que j'ai pratiquées cet été. Je les faisais déjà l'an passé, mais je n'atterrissais pas à tout coup. Je les ai perfectionnées cet été et je suis beaucoup plus à l'aise. À Pékin, mon but ultime est d'atteindre la finale, de réussir mes figures et, en principe, ça devrait être bon pour un podium.» Si la confection du tremplin le permet, il aimerait exécuter deux 1620. «Je vais y aller au feeling.»

«Je viens à Pékin depuis au moins cinq ans, c'est un événement très prestigieux, où plusieurs grands noms sont passés. Cette année, il s'agit d'une compétition fédérée, non pas professionnelle, mais je tenais quand même à venir.»

En août dernier, l'athlète, six fois médaillé aux X Games, était du départ de la Coupe du monde de slopestyle de Cardrona, en Nouvelle-Zélande, où il a terminé 15e (après avoir été deuxième à la qualification). «J'ai eu de bons entraînements cet été, je me suis senti bien sur ma planche.» L'an dernier, il y avait remporté la victoire. Tout comme il l'a fait ensuite en février à la Coupe du monde de Québec, lors d'un retour après une commotion cérébrale.

L'an dernier, il a terminé septième à PyeongChang. «C'était ma première fois en Corée. Le site était parfait. C'était vraiment bien.»

Il est confiant, oui. Mais pas trop cette fois. «Les Jeux, ça reste une compétition. Mon but premier est de faire les descentes que j'ai en tête. Si je réussis, je serai content. Les 10 meilleurs planchistes peuvent gagner, on a tous le talent et les aptitudes pour mettre la main sur une médaille. Ça va être de savoir qui réussira le mieux le jour J.»

Ses nombreux fans, dont ses 192 000 abonnés sur Instagram, seront assurément rivés à leur écran pour suivre ses prouesses.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Sébastien Toutant a remporté six médailles aux X Games.