Maëlle Ricker croyait que sa blessure au genou subie l'automne dernier n'était qu'un autre obstacle dans sa carrière.

Des commotions cérébrales, des os fracturés, des élongations musculaires et des entorses avaient ralenti la surfeuse des neiges canadienne par le passé, mais elle était toujours revenue en force.

Ricker a passé beaucoup de temps à tenter de se remettre d'un problème récurrent à un genou, mais quand elle a retrouvé ses coéquipières pour un camp d'entraînement en août, elle savait que sa dernière course en carrière était déjà derrière elle.

La première athlète féminine canadienne à remporter une médaille d'or olympique chez elle a mis un terme à sa carrière mercredi.

«C'est un tourbillon d'émotions - ça change à chaque minute, a raconté Ricker en entrevue avec La Presse Canadienne. Je pensais vraiment pouvoir continuer et participer à d'autres courses. J'étais passée à travers plusieurs autres blessures et je pensais que ce serait le même scénario.

«Quand je suis retournée sur la neige... il y a eu un déclic et j'ai immédiatement compris que je ne pourrais plus me présenter dans la porte de départ avec l'habileté nécessaire pour être compétitive et espérer remonter sur le podium. Je m'étais promis que si je n'étais plus capable d'être à ce niveau-là, j'arrêterais.»

Ricker a été une des athlètes à marquer les Jeux olympiques de Vancouver en 2010, décrochant l'or en snowboard cross seulement deux jours après que le skieur acrobatique Alexandre Bilodeau soit devenu le premier athlète canadien à monter sur la plus haute marche du podium en sol canadien.

Ricker souhaitait défendre son titre à Sotchi en 2014, mais elle s'était fracturé un poignet à l'entraînement trois semaines avant son départ pour la Russie. Elle était suffisamment rétablie pour tenter sa chance aux Olympiques, mais avait chuté lors des quarts de finale.

«Lors de ma préparation pour ces Jeux, j'étais aussi bonne techniquement qu'à n'importe quel autre moment de ma carrière, a mentionné l'athlète native de West Vancouver. Un des faits saillants de ma carrière a été cette période de travail avec l'équipe médicale et mes entraîneurs, de voir leur passion pour m'aider à être prête pour les Jeux de Sotchi.»

Ricker célébrera son 37e anniversaire de naissance le mois prochain. Elle était quand même convaincue de pouvoir participer aux Jeux olympiques de 2018 à Pyeongchang, en Corée du Sud, jusqu'à ce que son corps la rattrape.

«Je n'ai pas de regret, mais je suis certainement déçue, a-t-elle admis. Quand j'en parle présentement, j'en ai des frissons. J'aurais adoré me retrouver dans la porte de départ avec la nouvelle génération de filles et courir contre elles à Pyeongchang.»

Ricker a participé à ses premiers Jeux à Nagano, en 1998, au sein de l'équipe de demi-lune. Elle a ensuite pris part aux Jeux de Turin, en 2006, où une vilaine chute a forcé les organisateurs à l'héliporter vers un hôpital, mais elle est revenue en force en 2010.

Ricker, qui avait subi une commotion cérébrale avant les Jeux de Vancouver, a déclaré que les blessures faisaient partie des dangers du sport.

«Vous êtes à la limite entre être en parfait contrôle et complètement hors de contrôle, mais vous essayez de rester du bon côté, a-t-elle expliqué. Malheureusement, je ne suis pas toujours restée du bon côté.»

L'une des pionnières de son sport, Ricker ne parle pas de sa médaille d'or olympique, de son titre mondial ou de ses deux victoires aux X-Games quand on lui demande quels souvenirs elle gardera de sa carrière.

«Je pense aux moments avant les compétitions, a-t-elle répondu. Les éclats de rire et les bons moments avec mes coéquipières et mes amies. C'est à ces moments que je pense le plus présentement, et auxquels je vais probablement penser pour toujours.»