Avec un éloquent palmarès qui comprend une médaille d'or olympique, quatre titres de champion du monde, cinq globes de cristal et 61 podiums en Coupe du monde, dont 27 victoires, difficile d'imaginer qu'un athlète puisse encore avoir des défis à relever dans son sport. Le planchiste Jasey-Jay Anderson n'est visiblement pas de cet avis.

Anderson, auréolé d'un titre de champion olympique à Vancouver en 2010, a décidé de renouer avec la compétition cette saison après une retraite d'un an. Et malgré ses modestes résultats - son meilleur résultat est une 15e place en Allemagne le mois dernier -, le planchiste de Mont-Tremblant ambitionne de défendre son titre olympique à Sotchi dans deux ans.

À 36 ans, ce retour n'a rien à voir avec la nostalgie du succès et de la gloire. Car de son propre aveu, il n'a pas un égo axé sur le besoin à tout prix de briller par de bons résultats. Il veut tout simplement poursuivre la mission qu'il s'est fixée: contribuer au développement de son sport grâce à un équipement toujours plus performant et, surtout, plus accessible.

L'été dernier, il a finalement conclu que le meilleur moyen de poursuivre le développement de sa propre ligne de planches était de revenir à la compétition sur le circuit de la Coupe du monde.

«C'est un bon défi que je me suis imposé. Mais ça prend des défis dans la vie et c'est pour ça que je suis revenu, a confié Anderson, mercredi, en marge de la Coupe du monde de surf des neiges de Stoneham. Je suis en train de réinventer la roue du snowboard en ce moment.

«Je rebâtis actuellement un équipement de course, je teste des choses. C'est ça que je suis en train d'apprendre. Je me redéveloppe en tant qu'athlète. J'ai toujours dis que les succès passent par l'équipement et c'est toujours vrai.»

Et Anderson compte poursuivre son travail de développement d'ici les Jeux de Sotchi.

«Avec l'équipement, quand tu sors de ta zone de confort, c'est comme un train à vapeur, ça prend du temps à partir. Mais une fois que c'est parti, ça prend du temps à arrêter, a-t-il imagé. C'est ça que je suis en train de bâtir. J'ai mon petit train à vapeur.»

Actuellement, cinq autres athlètes utilisent ses planches sur le circuit de la Coupe du monde, ce qui l'aide aussi dans le développement du produit.

Il est plutôt étonnant de revoir Anderson en compétition un an après s'être infligé une sérieuse hernie cervicale en répétant un numéro de cirque dans le cadre de l'émission de télévision Le défi des champions.

«C'est l'autre raison pour laquelle je suis revenu à la compétition. Ma blessure a atrophié mes muscles sur le côté gauche. Le surf des neiges, c'est le seul sport que je peux pratiquer sans que ma blessure ne me limite énormément. Et à date, tout va bien.»

Si ses résultats sont plutôt modestes jusqu'ici - il n'est pas parvenu à franchir la phase des qualifications du slalom géant parallèle mercredi matin -, Anderson n'en vise pas moins de revenir au sommet de son sport. Mais ce n'est pas le plus important à ses yeux pour l'instant.

«J'apprends beaucoup plus des défaites que des victoires. J'aimerais vraiment poursuivre l'aventure jusqu'à Sotchi mais ça prend le soutien. Ce serait pas mal de revenir au sommet pour défendre mon titre olympique en Russie. Mais on verra...»

Il a aussi constaté que le niveau de compétition a continué de s'améliorer sur le circuit de la Coupe du monde.

«Actuellement, il y a plus d'athlètes qui dominent. Avant, il n'y avait que cinq athlètes qui pouvaient gagner une course. Aujourd'hui, entre huit et 10 peuvent aspirer à la victoire.»