Le volet québécois du premier Tour de ski du Canada a beau avoir été un succès, rien ne garantit son retour. Pour y arriver, le promoteur Gestev devra convaincre une nouvelle fois les autorités internationales du sport de sortir des sentiers battus scandinaves et européens.

Dans un scénario rêvé, le président de Gestev explique que Québec accueillerait une autre étape de la Coupe du monde en 2019. Un Tour de l'ampleur de cette année, avec un arrêt possible à Montréal, ne pourrait avoir lieu avant 2020.

«L'opportunité qu'on vient d'avoir là, c'était une fenêtre très précise dans le calendrier, puisque c'est une année sans championnat du monde et sans Jeux olympiques. Ça n'arrive qu'aux quatre ans», précise Patrice Drouin

La Presse a sondé le peloton avant son départ pour Canmore, où le Tour va se terminer. Tous les athlètes ont apprécié les courses québécoises, surtout celles de Québec. Le tracé montréalais a essuyé quelques critiques, parce que certains virages en épingle auraient été trop raides et aussi parce que le départ de masse assorti de chutes a été chaotique.

Mais même parmi la délégation norvégienne, le passage québécois du Tour a été globalement apprécié. «Les coureurs nous disent que ce sont des tracés très bien faits et difficiles», indique le journaliste John Rasmussen, du quotidien norvégien Dagbladet.

«Je pense que d'avoir l'occasion de montrer notre sport à une plus large audience, c'est très important. J'adore mon expérience», a dit le meilleur fondeur au monde, Martin Johnsrud Sundby.

Convaincre la FIS

Mais si le peloton aime cette expérience en sol nord-américain, il reste à convaincre la Fédération internationale de ski (FIS). Gestev a un plan. Le groupe rêve que Québec devienne une destination bisannuelle au calendrier de la Coupe du monde.

«Si on réussit à avoir une étape de la Coupe du monde en 2019 et ensuite un Tour en 2020, je pense qu'on pourrait établir une habitude et revenir tous les deux ans, note Patrice Drouin. Je ne vois pas pourquoi pas tous les ans. Mais il faut faire bouger les choses. Ç'a été très difficile de se trouver une place dans ce calendrier-là.»

En 2012, Québec avait eu deux courses de la Coupe du monde. Mais jamais avant cette année un Tour de cette ampleur n'avait eu lieu en Amérique du Nord. Inscrire le Canada dans le calendrier chargé de la FIS n'a pas été une mince affaire. Le Tour de ski du Canada était d'ailleurs en compétition avec une candidature suédo-norvégienne, soutient M. Drouin.

«Il y a des réalités financières aussi. En Scandinavie, en Suisse, en France, en Italie et en Allemagne, ce sont des pays riches au niveau du sport. Ils ont des traditions. L'État, le tourisme, les montagnes de ski s'impliquent énormément. On fait compétition avec ça.»

La deuxième place d'Alex Harvey à Québec a contribué à écrire un scénario rêvé. Mais même le fondeur de 27 ans n'est pas certain de revoir dans sa carrière la Coupe du monde repasser par chez lui.

«Vais-je revoir la Coupe du monde ici? C'est difficile à dire. À court terme, non. Mais j'espère que la FIS va voir qu'on est capables de faire de super beaux événements et qu'il va y en avoir d'autres.»

L'entrepreneur Gestev va préparer sa mise dès maintenant. Il compte proposer un plan à la FIS dès le printemps.