Mercredi, Erik Guay a passé une grosse heure et quart à reconnaître le parcours de la première descente d'entraînement prévue ce jour-là. Il a méticuleusement étudié chaque courbe, chaque inclinaison, déchaussant les skis à l'occasion pour remonter à pied et revoir une trajectoire. Au milieu de 87 autres coureurs et presque autant d'entraîneurs, il fermait parfois les yeux pour refaire une section dans sa tête.

Le vétéran skieur a fait tout ce travail en se doutant que cette première session chronométrée n'aurait pas lieu. Le parcours était encore trop enseveli et ramolli par la neige tombée la nuit précédente.

Jeudi matin, Guay n'a pas eu à se rendre à la montagne. Cette fois, la pluie battante a forcé l'annulation de la deuxième descente d'essai. Autre déception pour l'athlète de Mont-Tremblant, pour qui la Coupe du monde de Lake Louise n'est pas seulement une occasion de lancer cette saison olympique, mais aussi de tester l'état de son dos qui le préoccupe depuis un stage récent au Colorado.

Après avoir raté quelques journées et coupé court à d'autres, le champion mondial de super-G a préféré rentré à la maison le week-end dernier pour d'ultimes traitements auprès de ses fidèles alliés, le préparateur Scott Livingston et l'ostéopathe Dave Campbell.

«Je suis plus optimiste que je ne l'étais il y a quelques jours, a précisé Guay mercredi. Ça va un peu mieux, mais c'est dur à dire parce que n'a pas fait beaucoup de ski. On a fait trois descentes [de ski libre] sur le parcours. Tu n'es pas vraiment en position de recherche de vitesse. On verra.»

Le descendeur de 36 ans n'avait pas ressenti un tel inconfort au dos depuis de nombreuses années. Il attribue cette résurgence à une chute à la fin d'un camp au Chili en septembre. Il avait alors subi des lésions ligamentaires à une vertèbre thoracique. «J'étais tendu un peu. J'ai fini par le sentir dans le bas du dos.»

L'incident est d'autant plus frustrant qu'il survient après l'un de ses meilleurs étés d'entraînement. «Tu passes l'été au complet sans problèmes, en santé, capable de bien skier. Tu arrives presque à tes courses et tu commences à avoir mal au dos. C'est plate en maudit.»

Guay aura une meilleure idée de son état après la descente d'entraînement programmée vendredi, alors que la météo s'annonce plus clémente. Au moins un entraînement chronométré doit avoir lieu pour pouvoir tenir la course.

Pour l'heure, il n'écarte pas la possibilité de passer son tour en Alberta, où il a signé le premier de ses 25 podiums en Coupe du monde en 2003. «Si je sens que je ne suis pas capable de me mettre en position et que j'ai toujours mal, je vais prendre un peu de recul. Au bout du compte, si tu gagnes aux Olympiques, on s'en fout du début de saison. Il faut être intelligent.»

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Svindal prêt à reprendre l'action

Aksel Lund Svindal avait lui-même dû faire preuve de prudence l'hiver dernier après avoir mis un terme à sa saison pour se soumettre à une deuxième opération au genou droit en un an. Son retour d'une grave blessure subie à Kitzbühel avait pourtant été couronné de succès, avec trois podiums en quatre départs. Mais quelque chose clochait encore dans son genou.

Après neuf mois de rééducation, le Norvégien de 34 ans se sent prêt à reprendre l'action à Lake Louise, où il a triomphé deux fois à l'occasion du dernier passage du cirque blanc en 2015. Il revenait alors déjà d'une blessure au tendon d'Achille.

«Mon genou n'est pas parfait, mais ça ne pourra pas être mieux, a jugé le double gagnant du grand globe de cristal en 2007 et 2009. C'est déjà mieux que l'an dernier.»