Il a fallu le convaincre, mais Erik Guay s'est rendu à l'évidence: il ne participera à aucune compétition cette saison.

«Je vais prendre l'année off», a confirmé l'athlète de 33 ans, joint chez lui à Mont-Tremblant vendredi. Le ton de voix est celui d'un athlète résigné, dont le genou gauche opéré en juin n'est pas complètement guéri.

Pendant que les meilleurs skieurs de la Coupe du monde se réunissent cette semaine à Garmisch-Partenkirchen, lieu de son titre mondial de descente en 2011, Guay accuse le coup.

«Je trouve ça dur de ne pas pouvoir courir pendant toute l'année, a-t-il dit. Honnêtement, ça me manque. L'esprit compétitif est encore là. J'ai envie de courir, surtout quand je regarde les résultats et les courses à la télé. Ça me donne énormément le goût de partir en ski. Mais bon, je sais que la patience, ce n'est pas nécessairement ma force. Je travaille là-dessus.»

Après discussion avec son entraîneur Burkhard Schaffer, Guay a accepté l'idée qu'il ne valait plus la peine d'espérer un retour pour les deux dernières courses de la saison. Son chirurgien lui a confirmé la sagesse de cette décision lorsqu'il s'est rendu le voir, mercredi à London, pour en avoir le coeur net.

Son genou est dans un bon état relatif, ont révélé les examens menés par le DRobert Litchfield. La tête du fémur, qui a été l'objet d'une greffe pour refermer un trou, a parfaitement cicatrisé. La douleur résiduelle est attribuable à l'endroit où le cartilage osseux a été prélevé, sur la face intérieure du genou.

Ce pincement empêchait Guay d'aligner plus de deux jours d'entraînement à haute intensité. «Ce n'est pas bien grave, mais le DLitchfield a dit que ça pouvait prendre un an à guérir.» Si jamais la douleur perdure, ce dernier propose l'injection d'une forme de lubrifiant.

Au moins, les choses sont claires. «Je ne suis plus en mode attente, à me demander ce qui va arriver si je ne suis pas prêt à telle date», a-t-il expliqué.

Guay a mis la pédale douce à l'entraînement et aimerait revenir sur ses skis cet été à Zermatt. L'auteur de 22 podiums en Coupe du monde pense-t-il pouvoir retrouver son plus haut niveau? «Oui», a-t-il répondu sans hésiter. Pour l'heure, il passe du temps avec sa femme et ses trois filles en ce rare hiver à la maison. «Il y a au moins ça de positif...»