Émile Allais, un pionnier du ski alpin en France, est mort dans la nuit de mercredi à jeudi à l'âge de 100 ans.

Le champion de ski était hospitalisé depuis une semaine à l'hôpital de Sallanches à la suite d'un malaise.

Né en 1912, le natif de Megève a été le premier médaillé olympique français de ski alpin en remportant le bronze en combiné lors des Jeux de Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne, en 1936.

Allais s'était construit un palmarès hors-norme. Après deux premières médailles mondiales en descente et combiné à Muerren, en Suisse, en 1935, il s'était illustré en gagnant trois médailles d'or aux Mondiaux de Chamonix en France.

En 1938, il obtenait encore l'or en combiné et l'argent en descente et slalom aux Mondiaux d'Engelberg en Suisse, avant de prendre sa retraire sportive en 1939.

Cet amoureux de la montagne avait ensuite oeuvré pour son sport et son développement dans le monde. Il avait participé à la rédaction d'une méthode de ski français, privilégiant les virages en parallèle plutôt qu'en chasse neige comme dans la technique autrichienne. Il devient le premier moniteur de l'École du ski français créée en 1937.

Ce visionnaire du cirque blanc part enseigner sa méthode aux États-Unis où il débute une brillante carrière de bâtisseur de stations de ski et de domaines skiables comme à Squaw Valley en Californie. En France, il pense les domaines de Courchevel, La Plagne et Vars dans les Alpes, où il innove avec le damage à l'aide de chenillettes.

Champion avec des skis en bois, il fait venir en France les premiers skis métalliques créés par l'ingénieur américain Howard Head pour révolutionner la fabrication de skis chez Rossignol. Parmi les plus célèbres, les Allais 60 allaient équiper Jean Vuarnet, médaillé olympique à Squaw Valley en 1960.