En pleine préparation pour la prochaine saison, Erik Guay doit ralentir ses ardeurs. Opéré à un genou jeudi, le champion du monde de la descente devra observer une période de repos de six semaines. Cela l'empêchera de participer à un stage sur neige à Tignes, le mois prochain, mais ne devrait pas compromettre sa présence à la Coupe du monde d'ouverture de Lake Louise, fin novembre.

Guay s'est cogné le genou droit à la suite d'une chute en apparence banale lors d'une descente d'entraînement à Portillo, au Chili, il y a deux semaines. Rien de sérieux, s'est-il dit, d'autant plus qu'il a pu continuer à skier lors des trois jours suivants.

Or après une séance de vélo stationnaire, il s'est aperçu que son genou enflait et qu'il ne parvenait pas à déplier complètement sa jambe. Après consultations avec un médecin canadien et un chirurgien américain, il lui a été recommandé de rentrer prestement au Canada pour des examens plus poussés.

Guay s'est donc rendu à London, en Ontario, où il a rencontré le Dr Robert Litchfield, le même chirurgien orthopédique qui a refait son genou gauche en 2003. Celui-ci a constaté de la rugosité et la présence de liquide derrière la rotule, mais rien d'inquiétant. «C'était rude un peu, alors [l'articulation] ne glissait pas bien, et j'avais probablement aussi perdu un peu de cartilage», a expliqué Guay en entrevue téléphonique, hier après-midi.

«Me concentrer sur ma rééducation»

L'intervention a été un succès, au grand soulagement du skieur de 31 ans. «Ils ont tout enlevé, ça a super bien été, il n'y a pas de problème», a assuré Guay avant d'ajouter: «C'est plate, mais à ce jour, tout le monde me dit que ça va bien. Alors j'essaie de ne pas trop me stresser avec ça et de me concentrer sur ma rééducation.»

Sa convalescence doit durer six semaines, période durant laquelle il doit limiter les activités physiques, en particulier au cours des 14 premiers jours. Il doit donc faire une croix sur le stage prévu avec l'équipe canadienne, en octobre, à Tignes.

L'an dernier, Guay a dû amputer sa préparation sur neige afin de se reconstruire physiquement et soigner son dos récalcitrant. Allégé d'une dizaine de kilos, son début de saison en avait souffert. Septième du classement de la descente, il est monté sur le podium à deux reprises, fin janvier début février.

Cet été, Guay a pu reprendre la totalité du poids perdu - il pèse aujourd'hui 88 kg. Il a connu des stages fructueux sur le glacier de Zermatt, en Suisse, où il a pu tester du nouveau matériel, et à Portillo, où il s'est mesuré aux Norvégiens jusqu'à ce que cette blessure l'arrête.

«Aksel [Lund Svindal] skiait très, très bien et je n'étais quand même pas loin, s'est-il encouragé. En général, dans une journée, il me battait cinq fois sur six, mais je n'étais jamais très loin, à deux ou trois dixièmes. Ça allait bien. Je skie déjà pas mal mieux que l'an passé.»

Au début de novembre

Guay prévoit retourner sur les skis au début novembre lorsque l'équipe canadienne s'entraînera au Colorado en compagnie des Autrichiens et des Américains. Un recul ne l'effraie pas, si ce n'est qu'il devra rattraper le temps perdu en salle de musculation, surtout pour retrouver la force perdue dans sa jambe droite. «C'est faisable, a-t-il calculé. Je peux skier le matin de 8 à 10 et aller dans le gym en après-midi.»

À moins de complications - «On ne sait jamais» - Guay devrait être au départ pour la descente et le super-G de Lake Louise, les 24 et 25 novembre, ouverture de la saison de vitesse. En février, il doit défendre son titre à l'occasion des Mondiaux de Schladming, en Autriche.