L'Autrichienne Elisabeth Görgl a remporté la descente des Championnats du monde de ski alpin dimanche à Garmisch-Partenkirchen, s'offrant une deuxième médaille d'or après celle du super-G conquise mardi.

En 1 min 47 sec 24/100es, la Styrienne a devancé l'Américaine Lindsey Vonn, tenante du titre, et l'Allemande Maria Riesch, respectivement de 44 et 60/100es.

Comme en super-G, la jeune Suissesse Lara Gut, incertaine jusqu'au départ, est restée au pied du podium, à 94/100es de la tête.

A bientôt 30 ans, Görgl vit son âge d'or. Aux JO 2010 à Whistler (Canada), où elle avait été deux fois médaillée de bronze (descente/slalom géant), elle avait déjà égalé sa mère, Traudl Hechter, troisième en descente aux Jeux d'hiver de 1960 et 1964.

«Il s'est passé quelque chose d'extraordinaire sur cette neige, dans ces conditions. C'est un grand rêve pour moi, c'est incroyable», a réagi l'Autrichienne.

A domicile, Riesch, grippée en milieu de semaine, a conquis une deuxième médaille de bronze après celle du super-G il y a cinq jours. Longtemps à la bagarre pour la victoire, la Bavaroise a perdu de la vitesse et du terrain dans la dernière section du tracé.

Reine de la vitesse, Vonn a certes retrouvé des couleurs sur une neige plus à son goût, alors qu'elle avait vivement critiqué la piste verglacée du début de semaine. Néanmoins, fragilisée par une chute à l'entraînement début février et la polémique qu'elle a entretenue par ses déclarations sur la piste, la championne olympique de descente n'a jamais vraiment menacé Görgl pour l'or.

Görgl aura réussi le tour de force d'être la maîtresse absolue de la Kandahar puisqu'elle avait également réalisé le scratch de la descente du super-combiné.

Le podium en déclarations:

Elisabeth Görgl: «J'étais tendue, je n'ai pas bien dormi, c'était une course importante pour moi. Une première médaille d'or vous calme, mais je voulais restée concentrée. Je l'ai déjà eue aux jeux Olympiques. Ce n'est si simple de gagner: il faut la bonne combinaison, avec la bonne piste, les bonnes conditions, le bon équipement... Aujourd'hui, j'ai trouvé une trajectoire idéale pour décrocher l'or. 16 est un bon dossard pour moi. Ce genre de neige, qu'elle soit verglacée ou plus douce, correspond à mon style, car je sens que je peux être à l'attaque. Maintenant, j'attends le géant. Cette médaille est spéciale, parce que c'est la descente. C'est le plus beau cadeau que je puisse me faire pour mon prochain anniversaire.»

Lindsey Vonn: «Cette médaille d'argent a le goût de l'or, car j'ai pu prendre le départ aujourd'hui. Je suis contente d'être sur le podium. C'était ma meilleure course depuis ma commotion cérébrale. Bravo à Lizz Görgl, elle mérite cette médaille d'or. Moi, je n'étais pas autant en confiance au début de course, que je le suis d'habitude. Quand je me lance, je sais toujours exactement ce que je peux viser. C'est comme si blessure m'avait enlevé ma conduite et ma concentration. Les critiques dont j'ai fait l'objet m'ont déçue ces derniers jours. Je ne suis pas une reine de la dramatisation. J'étais blessée, et j'ai juste fait ce que je pouvais faire. Les gens doivent comprendre que je n'ai pas crucifié Garmisch, j'ai simplement critiqué les conditions de course. Maria Riesch n'a pas des Mondiaux faciles non plus. Je suis très contente qu'elle ait cette médaille, c'est super quand on est ensemble sur le podium. Pour la suite, je vais voir avec mon médecin et mon mari, et nous déciderons.»

Maria Riesch: «Je ne pensais pas que j'aurais un podium. Je suis très fière. C'était un grand défi pour moi aujourd'hui, et je suis contente de l'avoir fait. Je n'étais pas en forme à 100%, mais assez pour courir. Je n'ai pas fait d'entraînement sur la piste, j'ai juste fait la descente du super-combiné, alors c'était difficile. Cette course demande beaucoup d'énergie. Il n'y a pas que ma grippe, le programme des Mondiaux est très serré. Même si il n'y a pas d'autres médailles, mes Mondiaux sont déjà un grand succès. Plusieurs proches m'ont donné des petits choses. Je ne suis pas superstitieuse, mais c'est comme si j'avais tout le monde avec moi. Hier je suis allée voir le prêtre et prier Dieu, et peut-être que je ferai encore cela demain.»