En l'espace d'un peu plus de 24 heures, l'Italien Christof Innerhofer est passé de skieur prometteur mais ne livrant pas toujours la marchandise à favori pour enlever la descente des Championnats du monde de ski alpin, ce samedi.

Innerhofer tente de calmer les ardeurs d'un peu tout le monde dans ce dossier, mais ce n'est pas facile après avoir remporté l'or dans le super-G un peu plus tôt cette semaine.

«Si Innerhofer fait les chosses comme il faut, il sera difficile à battre. Il skie très bien. Il l'a fait en quelques occasions cette saison», a déclaré Michael Walchhofer, le vétéran Autrichien qui a terminé à 2,70 secondes de l'Italien à l'entraînement, jeudi.

«Ce qu'a fait Innerhofer jeudi (...) je n'ai pas vu ça depuis Hermann Maier, qui se plaisait à montrer qu'il avait deux secondes d'avance sur tous les autres. C'est presque ce qu'Innerhofer a fait», a indiqué le Norvégien Aksel Lund Svindal, qui a terminé deuxième à l'entraînement de jeudi, à 1,05 seconde d'Innerhofer. «Ce sont les Championnats du monde, et il n'y a qu'un gars qui semble en contrôle. C'est plutôt unique comme situation.»

Innerhofer s'est placé dans cette position en remportant le super-G, mercredi, sur la piste Kandahar bosselée et glacée qui a fait écarquiller les yeux à bien des vétérans.

«Il n'y a pas de doute que je me sens confortable sur cette piste et que je n'ai pas de mal à choisir le bon tracé et à le maintenir malgré la glace et l'état de la piste, a dit l'Italien. De toute façon, cette séance d'entraînement ne veut rien dire, puisque beaucoup de gars cachent leur stratégie. Ils ne donnent pas tout ce qu'ils ont du début à la fin, mais seulement dans certaines portions.

«(La piste) Kandahar est vraiment difficile parce qu'elle comporte de longues sections bosselées qui sont plongées dans l'ombre et où la visibilité n'est pas bonne, a-t-il ajouté. Vous devez tenter de limiter les dégâts dans les sections difficiles.»

Innerhofer met ensuite sa descente d'entraînement en perspective.

«Je pense que l'entraînement n'est pas si important que cela. Souvent, j'ai été rapide à l'entraînement et pas en course.

«Je ne me sens pas le favori. C'est ce qu'un peu tout le monde dit depuis la séance d'entraînement, mais il y a eu d'autres gars qui sont montés sur le podium. Je suis monté sur le podium d'une descente deux fois en trois ans. (Didier) Cuche s'y trouve presqu'à toutes les courses. Je pense que les gros canons comme Cuche, (Bode) Miller et Walchhofer sont les vrais favoris.»

Le Suisse Cuche a éprouvé des ennuis avec ses lunettes et s'est retrouvé à 1,82 secondes d'Innerhofer, en quatrième place, jeudi, soit la même position qu'il a prise au super-G. Miller a quant à lui terminé à 2,49 secondes de l'Italien.

«Vous devez attaquer, parce que si vous n'attaquez pas, vous n'avez pas de chance de médaille», a dit Cuche, médaillé d'argent des Mondiaux 2009.

Mais les temps de la séance d'entraînement de vendredi tendent à donner raison à Innerhofer, qui a pris le 30e rang. Le Français Adrien Theaux a été le plus rapide (2:01,31), devant Cuche, Svindal, le Québécois Érik Guay et Walchhofer.

Contrairement à Innerhofer - et comme beaucoup d'autres skieurs -, Guay ne se sent pas à l'aise sur la piste Kandahar.

«Habituellement, tout le monde aime cette piste, mais je n'ai pas eu beaucoup de plaisir jusqu'ici, a dit le skieur de Mont-Tremblant. C'est très 'rock «n» roll', très bosselé. Si vous voulez être compétitif, il y a des sections où vous devez skier parfaitement.

«Je pense qu'on verra des chutes au fil d'arrivée. Je ressentais de la douleur aux jambes à partir de la mi-parcours et une fois le fil d'arrivée traversé, c'était difficile d'arrêter.»