Congé d'entraînement, hier, pour les skieurs à la Coupe du monde de Wengen. J'en ai profité pour transporter mon bureau sur le col de la Jungfrau, dit le «toit de l'Europe», à 3454 mètres d'altitude.

Faut voir. D'un côté, les pics, la lointaine vallée, les pistes de ski. Et l'hallucinante paroi nord de l'Eiger, mur concave où plusieurs des meilleurs alpinistes du monde se sont cassé les dents et autres choses. De l'autre, le glacier d'Aletsch, le plus long des Alpes avec ses 24 kilomètres. Si ce n'était des nuages, on verrait les Vosges, en France.

Plus impressionnant encore est le train qui mène à la Jungfraujoch, le plus haut d'Europe. Quarante minutes dans un tunnel creusé il y a plus de 100 ans dans le roc des montagnes voisines, l'Eiger et le Mönch. Les ouvriers de l'époque ont mis 16 ans à le compléter dans des conditions parfois dantesques. Plusieurs y ont laissé leur peau.

Le train de la Junfraujoch est l'une des principales attractions touristiques de la Suisse. Ces temps-ci, les Japonais et leurs caméras s'y bousculent. L'été, ce sont les Indiens qui accourent, attirés par les nombreux films de Bollywood tournés dans la région depuis une quinzaine d'années.

Bien beau tout ça, mais l'oxygène se fait rare par ici. Et hop! dans le prochain train pour Kleine Scheidegg, gare alpine intermédiaire. J'ai le temps pour une petite marche autour de l'hôtel Bellevue des Alpes. Dans les années 30, spectateurs et journalistes se massaient sur la terrasse pour assister aux périlleuses tentatives sur l'Eiger.

Enfin, retour à Wengen, 2000 mètres plus bas que la Jungfraujoch. Place au ski, le super combiné est présenté demain. Mes oreilles devraient avoir débouché d'ici là.