Le Suisse Silvan Zurbriggen a remporté samedi la descente de Val Gardena, sa deuxième victoire en Coupe du monde de ski alpin et surtout la première dans la discipline reine, qui lui permet de prendre la tête au classement général.

Le grand et longiligne Haut-Valaisan avait depuis plusieurs saisons assorti slalom, discipline dont il fut vice-champion du monde en 2003, et épreuves de vitesse.

Cette polyvalence lui avait ainsi permis de remporter, avant ce 18 décembre, une seule épreuve Coupe du monde, le combiné de Kitzbühel en janvier 2009.

«Je suis fier d'avoir gagné en descente. Qui plus est une classique. Les centièmes ont été de mon côté», a souligné le vainqueur, qui a devancé l'Autrichien Romed Baumann et un autre Suisse, Didier Cuche, de six et dix centièmes de seconde.

«Sur cette piste, on comprend que la frontière entre la chance et la malchance est vraiment ténue», a ajouté Zurbriggen, victime en 2006 d'une chute aux bosses du chameau, le principal saut du tracé.

Alors, le placide Silvan a dû prendre sur lui quand, avec la chute spectaculaire du Français David Poisson, sont remontés les mauvais souvenirs.

«Il est dans une grande forme et c'est le Suisse qui skie le mieux en ce début de saison», a remarqué l'ancien champion helvète Bernhard Russi, un grand de la descente.

Capable de marquer des points dans toutes les disciplines -4e du slalom de Val d'Isère dimanche dernier-, Zurbriggen, médaille de bronze de super combiné aux JO de Vancouver, ne se cache d'ailleurs plus pour le général.

L'interrogation Bormio

«Mon but est de rester très constant. La Coupe générale est un objectif prestigieux mais il y a encore beaucoup de courses. Je ne sais pas encore si je courrai à Bormio (prochaine descente, le 29 décembre). Je participe à toutes les disciplines et, parfois, il faut savoir lever le pied», a répondu Silvan Zurbriggen.

L'autre homme en forme, c'est Baumann, également redoutable en slalom géant (4e à Beaver Creek). Le Tyrolien, qui aura 25 ans le 14 janvier, appartient à la génération du +milieu+ de la Wunderteam que Michael Walchhofer quittera en fin de saison. Dominateur la veille du super-G, l'hôtelier d'Altenmark n'a pu récidiver. Roi de la Saslong (quatre victoires et autant de deuxièmes places), il a salué sa piste fétiche pour la dernière fois, cinquième à 35 centièmes.

La Saslong, qui fait la part belle aux sauts, exige aussi des qualités de glisse. Les Français l'ont vérifié. David Poisson et Johan Clarey, troisième de la descente en 2009, se sont illustrés par des chutes spectaculaires.

Le premier, à la suite d'une faute de carre au saut des bosses de chameau, est parti en vrille avant de retomber sur la hanche gauche. Clarey a plongé la tête en avant.