Canada Alpin a un allié de taille pour organiser la Coupe du monde qu'elle souhaite voir naître à Montréal: François Dumontier, promoteur du Grand Prix de Formule 1 et de la course NASCAR Napa Pièces d'auto 200.

Contacté il y a deux mois par Max Gartner, président de la Fédération canadienne de ski alpin, Dumontier a immédiatement senti le potentiel d'une telle épreuve sportive et la possibilité pour le Groupe de courses Octane, qu'il préside, de l'organiser.

«L'organisation d'événements de ce genre-là, c'est comme inné en moi, a dit M. Dumontier en entrevue téléphonique, hier. L'équipe est déjà en place, tant au niveau des commandites, de la billetterie, etc. Pour moi, c'est facile d'appliquer la même recette, si on veut. Si ça peut aider Montréal à se faire valoir sur la scène mondiale, je suis là.»

Le projet n'est pas «hyper avancé», a précisé M. Dumontier, mais des «rencontres» ont déjà eu lieu. «C'est un dossier qui m'intéresse beaucoup», a dit le président d'Octane, qui voit des «synergies» potentielles avec ses activités en course automobile. «Le projet n'est pas très vieux, mais c'est très plausible. Il reste des démarches à faire.»

Pour l'instant, il refuse de dévoiler les lieux où la course pourrait être présentée. «Certains endroits sont encore à l'étude et il y a des rencontres prévues avec les gens qui peuvent être propriétaires de ces sites-là.»

Selon nos informations, quatre endroits potentiels ont été identifiés, dont le mont Royal, qui a déjà accueilli des courses professionnelles de ski alpin au milieu des années 70, et le Stade olympique.

L'événement s'inscrirait dans la série «City Event», lancée cette saison par la Fédération internationale de ski (FIS), qui souhaite ainsi se rapprocher du grand public. Munich sera le premier arrêt de cette série, le 2 janvier. Les 16 meilleurs skieurs masculins et féminins s'y retrouveront pour disputer un slalom parallèle sur une rampe artificielle. Il s'agira d'une épreuve officielle comptant pour le circuit de la Coupe du monde.

L'expérience a été tentée avec succès à deux reprises à Moscou, hors des cadres de la Coupe du monde. La dernière fois, en novembre 2009, le Canadien Michael Janyk a gagné la médaille de bronze sous les réflecteurs, tout près de la place Rouge, devant une foule estimée à 30 000 personnes. La rampe faisait 66 mètres de haut, la piste 200 m de long et chaque descente durait une vingtaine de secondes. «Je trouvais ça génial, cette affaire-là», a dit M. Dumontier.

À Québec aussi

L'an prochain, la FIS souhaiterait ajouter deux manches de la «City Event». Canada Alpin a manifesté son intérêt et ciblé le Québec, d'où provient près la moitié des membres de son équipe nationale, comme destination. La course aurait lieu en novembre, une semaine avant la Coupe du monde de Lake Louise.

Le nord-est du continent américain, marché de la plus haute importance pour l'industrie du ski, fait partie des cibles prioritaires de la FIS. Aucune Coupe du monde de ski alpin n'y a été présentée depuis celle de Stoneham en 1993. Les grandes stations des Rocheuses ont depuis pris le haut du pavé.

La ville de Québec, par l'entremise du groupe Gestev, a déjà annoncé son intention de décrocher l'organisation d'une Coupe du monde «City Event». Gestev organise de nombreux événements sportifs à succès dans la capitale, dont le Red Bull Crashed Ice, la Coupe du monde de snowboard de Stoneham et les Championnats du monde de vélo de montagne de l'été dernier à Mont-Sainte-Anne.

Des représentants de la FIS visiteront Québec et Montréal dans une dizaine de jours. Déjà engagé ailleurs, M. Dumontier ne pourra y être, mais le directeur des opérations d'Octane, Bruno Savard, sera à pied d'oeuvre.

L'intérêt de M. Dumontier pour le ski alpin n'est pas si étonnant. Il est ambassadeur de Ski Québec alpin et pratique le sport en famille dans les Laurentides. En plus de sa vaste expérience en course automobile, il a joué un rôle-clé dans la relance des Championnats du monde de natation FINA de Montréal à l'été 2005.

Si les astres s'alignent, le Québec pourrait accueillir une première Coupe du monde dès novembre 2011, un échéancier réaliste selon le président d'Octane. «C'est un projet bien excitant, et on va s'affairer à le développer dans les prochaines semaines.»