Le Croate Ivica Kostelic a profité de sa victoire dimanche dans le slalom de Wengen pour faire passer ses messages, tirant surtout sur la formule actuelle de la Coupe du monde de ski alpin trop favorable selon lui aux spécialistes de la vitesse et non aux techniciens.

Même si sa dernière opération en date, la septième au genou droit, remonte à environ un mois pour un problème au ménisque, le Croate n'a pas fait exception à la règle voulant que quand il signe le meilleur temps de la première manche, il remporte l'épreuve.

L'Autrichien Reinfried Herbst, troisième derrière le Suédois Andre Myhrer, conserve le dossard rouge de leader de la spécialité avec 19 points d'avance sur le Français Julien Lizeroux (5e en Suisse) avant la prochaine épreuve à Kitzbühel.

Un temps doux, de la neige presque fondante, «des conditions parfaites pour Ivica», ont estimé dimanche en choeur Myhrer et Herbst.

«Tout le monde veut absolument glacer les pistes, en pensant que cela rend la course plus brutale et bien meilleure, mais la course d'aujourd'hui démontre parfaitement que c'est tout aussi bien quand la piste n'est pas glacée», a souligné l'intéressé en conférence de presse.

Opéré le 13 décembre, Kostelic, qui rêve d'une médaille d'or olympique, a repris l'entraînement le 31, le genou encore enflé et la douleur atténuée sous l'effet de médicaments. «Le médecin m'a dit que c'est le dernier bout de ménisque qu'il pouvait enlever», a précisé le trentenaire.

Kostelic en verve

Sous l'oeil de sa soeur Janica, l'un des plus beaux palmarès du ski féminin, Ivica a insisté: «Les Kostelic ne sont pas les fanatiques que l'on dit. Moi, je suis le seul skieur que je connaisse sur le circuit de la Coupe du monde à prendre trois mois de vacances, l'été je suis à la plage ou à la pêche».

Très en verve, le Croate aux dix victoires sur le circuit a ensuite pointé du doigt «le ridicule» de la formule du super-combiné tel qu'elle est appliquée le plus souvent, avec «une descente de plus en plus longue, de 2 min 05 comme à Val d'Isère, et une manche de slalom de 45 secondes, qui plus est, facile».

«On tourne en ridicule les slalomeurs, mentir en disant qu'on doit faire cela pour la télé est un crachat dans leur figure», a fait valoir Kostelic.

«Toute la Coupe du monde penche déjà en faveur de la vitesse, et avec le super-combiné, cela accentue le déséquilibre. Ce n'est pas mon opinion, les statistiques le montrent: tous les derniers vainqueurs du grand globe de cristal ces quinze dernières années sont des spécialistes de la vitesse, à l'exception de Benjamin Raich (2006), qui est un technicien», a poursuivi celui qui a nourri l'espoir l'an dernier de remporter le trophée.

Au terme du long week-end à Wengen, c'est bien un as de la vitesse, le Suisse Carlo Janka, qui est installé aux commandes du classement général de la Coupe du monde, devant Raich.