Le fauve Hermann Maier, malgré les atteintes de l'âge (35 ans) et quelques soucis de santé, entend encore rugir mercredi sur la Face de Bellevarde, lors du super-G, discipline d'instinct qui a fait sa gloire.

Un podium, et a fortiori une victoire, aurait de la gueule dix ans après son sacre à Vail (Colorado), ex aequo avec le Norvégien Lasse Kjus.

«Je me considère comme un des favoris, d'ailleurs je suis encore numéro un au classement de la Coupe du monde (de super-G)», a estimé Maier, mi-sérieux mi-badin. Et d'ajouter: «Je suis en forme, mais toujours avec ces problèmes respiratoires (asthme) qui sont plus virulents en altitude».

Le vieux lion de Flachau a démontré qu'il n'était pas mort, remportant le premier super-G de la saison, le 30 novembre dernier à Lake Louise (Canada), sa 54e victoire en Coupe du monde de ski alpin, près de trois ans après la 53e à Garmisch-Partenkirchen (Allemagne).

Autres lieux, autres temps. À Lake Louise, le Salzbourgeois avait gagné sur un tracé rapide et filant, quand la Face se présente comme un chemin de croix avec ses innombrables courbes et une pente sévère.

À priori, le profil qui ne convient pas à ses compatriotes Michael Walchhofer et Klaus Kröll, même si ce dernier, récent lauréat du super-G à Kitzbühel, a fait des progrès en géant. Au sein de la Maison d'Autriche, la Bellevarde sied néanmoins au technicien Benjamin Raich, qui a axé sa saison sur les Mondiaux, «où seul compte les médailles».

Avec quatre vainqueurs différents pour autant d'épreuves cette saison, le super-G n'a pas trouvé de patron et la Wunderteam n'exerce plus un pouvoir sans partage.

Les deux Didier

Avec ses deux Didier, Cuche et Défago, le jeune Carlo Janka et aussi Ambrosi Hoffmann, la Suisse possède une impressionnante force d'équipe. «Mais on est un sport individuel. Et je suis prêt», a remarqué Cuche. «Je veux profiter de la dynamique (son doublé Wengen-Kitzbühel en descente, ndlr). Bien sûr quelque part, il y a un peu de pression car je veux revenir avec une médaille», a ajouté Défago.

La Squadra est la 3e force de la spécialité. Outre Patrick Staudacher, le tenant du titre, elle présente des skieurs très fins comme Peter Fill et Christof Innerhofer. «Il y a peu de luminosité. En haut, la neige est agressive, au milieu ce sont des boulettes et toute la partie finale est une plaque de glace. Il va falloir skier de trois manières différentes», a souligné Peter Fill.

Les États-Unis ont également leur lot de skieurs instinctifs, et le premier de tous, Bode Miller, funambule incomparable. Miller est un vainqueur désigné s'il évite la chute. En 1985, sur un toboggan aussi difficile dans son genre que la Face de Bellevarde, le quadruple champion du monde avait réalisé un festival à Bormio (Italie).

De son côté, Aksel Lund Svindal est seul au sein de l'équipe de Norvège mais sa stature et sa technique en imposent.