Le Suisse Didier Défago a remporté samedi la descente de Kitzbühel, la plus vertigineuse du circuit de Coupe de monde de ski alpin, huit jours après s'être offert une autre grande classique, celle de Wengen, la plus longue du circuit.

Défago, qui est ainsi le premier skieur depuis l'Autrichien Stefan Eberharter en 2002 à faire le doublé de ces deux classiques, a réussi à maîtriser tous les sauts, virages pièges et murs de glace de la redoutable et redoutée «Streif» pour s'imposer en 1 min 56 sec 09/100 devant un duo d'Autrichiens. Michael Walchhofer, le vainqueur de l'épreuve en 2006, a pris la deuxième place à 17/100. Bien parti lui pour faire le doublé super-G/descente après sa victoire vendredi dans la station tyrolienne, Klaus Kröll a échoué pour 29/100 sur la 3e marche du podium.

«Deux victoires d'affilée, c'est tout nouveau pour moi», soulignait le Valaisan, dont le dernier succès avant Wengen, remontait au super-G de Val Gardena (Italie) en décembre 2002. «Ces huit derniers jours ont été fabuleux».

Si Walchhofer conserve la tête du classement de la descente et son compatriote Benjamin Raich celle du général, Défago se retrouve dans le rôle de sérieux prétendant aux globes de cristal à mi-saison, lui qui fait preuve d'une extrême régularité dans les dix premiers.

Avec Défago 31 ans, Walchhofer 33 ans, et Kröll 28 ans, l'âge moyen de ce podium montre à quel point Kitzbühel demande maturité et expérience pour ne pas s'y laisser chahuter.

«Totalement malades»

Tout comme la quatrième place, que se partageaient deux autres cow-boys de la vitesse, le Suisse Didier Cuche, 34 ans, prédécesseur de Défago au palmarès, et l'Américain Bode Miller, 31 ans, deuxième l'an dernier.

«La première fois que je suis venu, je me disais que nous étions totalement malades de descendre certaines portions de cette piste», confiait Défago.

Dans une courbe faisant plonger dans le mur final, l'Américain Thomas Lanning s'est retrouvé en déséquilibre dans les airs avant de finir sa course dans le second filet de sécurité. Le coureur de 24 ans, qui a été hélitreuillé vers l'hôpital pour y passer des examens, s'est blessé au genou droit, selon l'équipe américaine.

Mais cette irruption de l'hélicoptère, après seulement cinq minutes de course, a fait craindre un court instant une répétition du scénario noir de jeudi, après la spectaculaire chute à l'entraînement du Suisse Daniel Albrecht. Touché à la tête, le skieur de 25 ans est plongé dans un coma articifiel pour plusieurs jours à l'hôpital d'Innsbruck, et les médecins restent mesurément optimistes sur le pronostic vital.

Alors que le commentateur de la course soulignait au micro que l'équipe de France poursuivait samedi son infortune après n'avoir placé aucun de ses représentants dans les 30 premiers en super-G la veille, David Poisson est venu sauver l'honneur.

Le Haut-Savoyard s'est hissé à la 9e place, devant l'Autrichien Hermann Maier, le skieur aux 54 victoires en Coupe du monde dont six à Kitzbühel. «Je me suis régalé. J'espère que ce résultat sera le déclic», a déclaré Poisson.