Son patronyme cingle comme un fouet, mais le guerrier intériorise ses émotions: le Grison Carlo Janka est arrivéJanka, pétri de qualités sportives et de quelques principes, est le skieur qui monte en flèche au sein de l'équipe suisse de Coupe du monde de ski alpin.

Deuxième avec le dossard 65 de la descente de Lake Louise (Canada), disputée sous une météo évolutive, Janka a confirmé deux semaines plus tard en remportant samedi dernier le slalom géant épique de Val d'Isère.

Le skieur d'Obersaxen, surnommé «Iceman» par ses partenaires, est resté effectivement de glace sur le podium, au bas de la Face de Bellevarde qui accueillera toutes les épreuves masculines des Mondiaux, en février 2009. «Mais ça bouillonne à l'intérieur», a-t-il reconnu.

Pour la circonstance, Patrice Morisod, un des entraîneurs suisses qui a suivi l'éclosion de la nouvelle merveille, a déclaré: «Il n'a pas de sentiment. Rien ne lui fait peur».

Il ne faut pas se méprendre: Janka n'est pas un monstre. Mais, sur le plan du caractère, c'est un fait qu'il ressemble plus au Suédois Ingemar Stenmark qu'à l'Italien Alberto Tomba.

Maîtrise technique et solidité mentale caractérisent ce polyvalent qui a alterné ces dernières saisons épreuves de Coupe d'Europe et de Coupe du monde. Il a commencé à se faire connaître sur le circuit majeur en se classant en février 2008 dans les +dix+, à Val d'Isère (8e du super-combiné) puis à Whistler Mountain, où, 9e du slalom géant, il avait signé le scratch de la seconde manche.

Dates

L'air de rien, Janka avait ainsi pris date sur les pistes dévolues aux deux grands rendez-vous à venir, Whistler organisant toutes les compétitions de ski alpin des JO de Vancouver-2010.

Si Janka n'est pas le type à attraper la grosse tête, dixit son compatriote Didier Cuche, les responsables de l'équipe suisse lui ont concocté un programme conciliable avec son âge et son statut de grand espoir. Il n'a ainsi pas participé aux entraînements à la descente de Val Gardena, programmée samedi. Il sera au départ en revanche du super-G que la station italienne organise ce vendredi. Et, dimanche, du slalom géant d'Alta Badia.

Quelque part, Janka paraît hors du monde, fidèle à ses racines. Il appartient à la communauté des Walser qui, il y a quelques siècles, a essaimé depuis le Valais dans les zones les plus reculées, souvent en altitude, des vallées alpines. Des gens habitués à ne compter que sur eux-mêmes.