La Coupe du monde de ski alpin 2008/2009, qui s'élance samedi (dames) et dimanche (messieurs) avec les traditionnels slaloms géants de Sölden, devrait confirmer et même accentuer le rééquilibrage des forces au détriment de l'Autriche.

«Je ne crois pas qu'on reverra un jour une domination comme celle des Autrichiens à la fin des années 90. Les talents sont désormais distribués dans différentes équipes», souligne Claudio Ravetto, responsable des skieurs italiens.

«Le monde (du ski) était un peu petit. Il est désormais un peu plus global», ajoute le Piémontais pour reprendre une expression en vogue.

La saison dernière, bien loin d'annexer les podiums comme elle avait pris l'habitude de le faire, la Wunderteam est passée plusieurs fois à travers, même dans les disciplines de vitesse.

Les Etats-Unis en ont été les principaux bénéficiaires. Bode Miller, revenu à une structure privée d'entraînement, et Lindsey Kildow-Vonn ont conquis les grands globes de cristal. «C'était une des meilleures saisons de notre histoire. Nous avons les moyens de confirmer», remarque Jesse Hunt, directeur du ski alpin US.

 

Dans le sillage du génial Miller s'est épanoui Ted Ligety, lauréat de la Coupe du monde de slalom géant. Champion olympique de combiné, le blondinet se présente désormais en rival sérieux pour le classement général, quasiment au même rang que le Norvégien Aksel Lund Svindal et l'Autrichien Benjamin Raich.

Dominateur d'une saison 2006/2007 sertie d'un grand globe et de deux titres mondiaux, Svindal avait été éliminé sur blessure à l'orée de l'hiver 2007. Ses proches assurent qu'on le retrouvera rapidement à son niveau. Quant à Raich, il a symbolisé le «moins bien» de la République du ski.

«Plusieurs nations possèdent une ou deux têtes de série», note Maurice Adrait, ancien entraîneur, désormais en charge des relations presse des équipes de France. La Suisse a retrouvé l'excellence avec le trio Didier Cuche/Daniel Albrecht/Marc Berthod. L'Italie (Manfred Mölgg, Peter Fill, Christof Innerhofer), la France (Jean-Baptiste Grange), le Canada (Erik Guay) comptent aussi des hommes capables de bien figurer au «général».

 

Kildow-Vonn face à Nicole Hosp, revancharde, c'est l'affiche des compétitions féminines, remake de la saison passée. Dans ce match Etats-Unis/Autriche, la délégation de Vienne a déjà perdu Marlies Schild. La reine du slalom s'est fracturée tibia et péroné de la jambe gauche à l'entraînement.

Plus généralement, les entraîneurs notent que les Championnats du monde 2009, du 3 au 15 février à Val-d'Isère (Alpes françaises), constituent l'événement majeur, de nature à influer sur les stratégies des uns et des autres.

Les Mondiaux ont une reine, la Suédoise Anja Pärson, six fois sur la plus haute marche du podium entre 2003 et 2007. Pourtant, c'est bien elle l'inconnue de ce début de saison. Après un exercice 2007/2008 décevant, marqué par une nette régression dans les disciplines techniques, la skieuse de Tärnaby a quitté l'équipementier de ses débuts. En espérant que le changement de matériel la remettra sur la bonne pente.

L'espoir, c'est aussi ce qui fait patienter le Finlandais Kalle Palander, à nouveau opéré au tibia gauche.