Toute bonne chose a une fin. La série de victoires de Mikaël Kingsbury s'est arrêtée à 13 à la Coupe du monde de ski acrobatique de Mont-Tremblant, samedi.

Quelques minutes après avoir vu la série de victoires de Mikaël Kingsbury prendre fin, samedi, personne chez Ski acro Canada ne semblait ébranlé outre mesure par le dénouement inattendu de la Coupe du monde de ski acrobatique de Mont-Tremblant.

Le bosseur québécois Marc-Antoine Gagnon, l'un des cochambreurs de Kingsbury sur le circuit de la Coupe du monde de ski acrobatique, s'est risqué à une explication pour la deuxième place de Kingsbury derrière le Japonais Ikuma Horishima.

«La raison pour laquelle Mikaël n'a pas gagné aujourd'hui, c'est parce que la piste était trop facile, a-t-il d'abord évoqué. Quand les pistes sont difficiles, "Mik" est tout simplement imbattable, et aujourd'hui ç'a permis à des bosseurs de faire des choses incroyables.

«À PyeongChang, ce sera un peu plus difficile, et je serais prêt à gager sur "Mik", ne serait-ce qu'à cause de la façon dont il skie depuis le début de la saison», a-t-il ajouté.

Des propos qui ont trouvé écho dans ceux de Michel Hamelin, l'entraîneur-chef de l'équipe féminine chez Ski acro Canada (SAC). Hamelin a rappelé que Kingsbury s'était fait jouer le même tour lors des derniers championnats du monde à Sierra Nevada, en mars dernier, où il avait fini troisième derrière Horishima et le Français Benjamin Cavet.

«Le peloton était très, très, très rapproché aux Mondiaux, a-t-il dit. Je me souviens que tous les bosseurs étaient cordés, et le Japonais - c'est un bon sauteur, il va vite - était ressorti du lot.»

L'entraîneur de Kingsbury, Rob Kauber, croit pour sa part que cette deuxième place était devenue un mal nécessaire.

«C'est certain qu'une saison parfaite aurait été fabuleuse, mais on doit s'attendre à ce que les autres bosseurs tentent de le bousculer, a-t-il évoqué. De plus, c'est une bonne chose, car c'est une distraction de moins - même si "Mik" est pratiquement inébranlable. On va se retrousser les manches et travailler sur les petits détails.»

Hamelin confiant pour PyeongChang

Le doublé canadien chez les dames a également procuré une bonne dose de soulagement à Hamelin, à l'occasion de la dernière étape de la Coupe du monde avant les Jeux olympiques de PyeongChang.

«Les quatre filles qui seront à PyeongChang en février sont dans le top-6 à Mont-Tremblant, a souligné le principal intéressé, en référence à Justine et Chloé Dufour-Lapointe, Andi Naude et Audrey Robichaud. Je m'en vais aux jeux avec quatre filles qui sont confiantes.»

Cette confiance ne serait pas étrangère à la décision des soeurs Dufour-Lapointe de révéler jeudi que leur mère, Johane, avait souffert d'un cancer l'an dernier. Hamelin a d'ailleurs remarqué un changement marqué dans leur attitude ces derniers jours.

«C'est un autre monde!, s'est-il exclamé. Je le voyais dans leur visage. Même Chloé a skié comme elle est capable de skier. L'année passée, vous savez, la saison a été assez pénible sur le circuit, mais nous nous sommes battus pour obtenir des résultats.

«Et là, cette année, juste le fait de le dire (que leur mère était malade), elles sont arrivées dans les réunions en prévision de la course ce week-end et on voyait qu'elles étaient plus relaxes, plus légères. Et ç'a paru dans les résultats.»

Évidemment, l'avenir sportif de l'aînée des soeurs Dufour-Lapointe, Maxime, a aussi été abordé. La bosseuse de 28 ans, qui n'a pu franchir les qualifications samedi à Mont-Tremblant, est de facto écartée des Jeux olympiques de PyeongChang.

«Je vais m'asseoir avec elle ce soir et on va discuter un petit peu, a dit Hamelin. Tous les scénarios sont envisageables. Après les jeux, il reste encore plusieurs étapes de la Coupe du monde, et je ne sais pas si elle veut continuer après Tremblant. C'est à elle de décider, mais une chose est sûre, elle est bonne à l'école et performera peu importe le domaine dans lequel elle se dirigera.»