Contraint de se faire opérer à l'épaule, le skieur acrobatique Marc-Antoine Gagnon disputera ce week-end, à Val-St-Côme, la dernière Coupe du monde de sa saison.

Le bosseur de 24 ans s'est disloqué l'épaule gauche lors d'une chute à l'entraînement en Australie, à la fin août, et des ligaments ont été touchés, à un point tel qu'il doit porter une orthèse en compétition, puisque son épaule ne tient - littéralement - que par un fil.

Compte tenu de la durée de la période de rééducation à la suite d'une telle intervention chirurgicale - de cinq à six mois - Gagnon n'a pas voulu passer sous le bistouri immédiatement, afin de pouvoir mettre le maximum d'entraînement sur skis en banque.

«J'ai toujours su qu'il fallait que je me fasse opérer, car les ligaments sont touchés. J'ai décidé de me faire opérer plus tard car l'objectif est d'être prêt à 100% pour le début de 2017, avec le processus de qualifications olympiques qui commence, a-t-il indiqué après la séance d'entraînement, vendredi.

«Si je m'étais fait opérer au mois d'octobre, j'aurais manqué toute la saison et je ne serais revenu qu'en mars. Mars, avril mai et juin, ce sont nos mois de saison morte, au cours desquels on ne fait que de l'entraînement physique. J'aurais perdu beaucoup de temps sur mes skis. Là, j'ai profité de quatre bons mois de ski et d'entraînement.»

Il aurait souhaité participer à quelques épreuves supplémentaires, mais les deux prochaines Coupes du monde, à Calgary et Deer Valley, sont disputées sur des pistes très exigeantes physiquement et Gagnon a décidé de devancer la date de l'opération.

«Pour ne pas aggraver la blessure et ne pas aller là-bas pour rien, j'ai décidé de devancer l'opération d'un mois. Une blessure ne survient jamais à un bon moment, mais c'est une année moins importante, sans Championnat du monde et sans Jeux olympiques, alors c'est le meilleur moment pour ça.»

Il sera opéré à l'Hôtel-Dieu de Lévis, le 28 janvier, ce qui lui permettra de revenir en juin ou juillet prochain, juste à temps pour reprendre en même temps que ses coéquipiers l'entraînement sur neige et d'être fin prêt pour l'éreintant processus de qualifications olympiques, qui se mettra en branle avec la prochaine saison.

Longue pause

Si pour Gagnon la Coupe du monde de ce week-end sera sa dernière, pour le reste de l'équipe canadienne, il s'agira plutôt d'un second départ. Après avoir lancé la saison à Ruka, en Finlande, le 12 décembre, l'étape de Val-St-Côme est seulement la deuxième du calendrier à la suite de l'annulation de celle de Lake Placid, prévue le week-end dernier. Une pause de près de six semaines qui est loin d «être idéale une fois la saison lancée.

«C'est toujours difficile d'avoir une longue pause comme ça, car quand tu entames une saison, mentalement tu es prêt à attaquer semaine après semaine, a noté Philippe Marquis. D'avoir une longue pause comme ça, ça fait un petit «down'. En même temps, nous nous sommes assurés avec nos entraîneurs de ne pas demeurer inactifs trop longtemps. Après un temps des Fêtes tranquille en famille, nous sommes revenus en piste ici dès le début janvier. (...) Nous avons fait tout ce qu'il fallait pour être prêts à reprendre au même niveau.»

Kingsbury a quant à lui apprécié ce moment loin des pentes.

«En gagnant la première course, en battant le record (du plus grand nombre de victoires en bosses du Français Edgar Grospiron), en enlevant toute la pression que j'avais sur les épaules, je pense que ç'a fait du bien cette pause. J'ai pu travailler des petites affaires, apporter de petits ajustements. Là, je suis prêt.»

Mais les bosseurs canadiens ne sont pas demeurés complètement inactifs. Kingsbury et Marquis ont profité de ce temps mort pour prendre part à la renaissance du circuit Pro Events au Colorado, tandis que d'autres en ont profité pour assurer leur place sur le circuit de la Coupe du monde.

«J'ai fait une autre compétition de niveau canadien. J'ai récolté une première et une deuxième places, ce qui fait que j'ai confirmé ma place pour le reste du calendrier, a indiqué Alex-Anne Gagnon, qui sera de toutes les Coupes du monde en compagnie d'Audrey Robichaud, d'Andi Naude et des soeurs Dufour-Lapointe.

«J'ai terminé cette compétition le 23 décembre et, au début janvier, j'étais de retour à l'entraînement. Alors je n'ai pas eu une trop grosse pause. Là, ça fait deux ou trois semaines qu'on s'entraîne dans cette piste, alors je suis vraiment prête pour demain.»

Val St-Côme est la première d'une série de trois Coupes du monde en trois semaines avec Cagary et Deer Valley. Les bosseurs profiteront ensuite d'une semaine de congé avant l'étape de Tazawako, au Japon. Ils conclueront leur saison la semaine suivante, le 5 mars, à Moscou.