Alors qu'on s'ennuie un peu de la neige au Québec, les membres de l'équipe canadienne de ski acrobatique en bosses en ont autant qu'ils en veulent à Ruka, en Finlande. C'est là que sera disputée la première épreuve de Coupe du monde de la saison, demain, une compétition en duels où les Canadiens partent favoris.

Chez les femmes, avec la retraite de la tenante du titre Hannah Kearney, ce sont cinq de nos skieuses qui occupent les cinq premiers rangs du classement mondial. Chez les hommes, Mikaël Kingsbury pourrait établir un nouveau record avec une 29e victoire en Coupe du monde, effaçant la marque de 28 qu'il partage avec le Français Edgar Grospiron.

«C'est sûr qu'il [Kingsbury] va reprendre sa chasse aux records cette saison, mais on entend bien lui mettre quelques bâtons dans les roues, question de ne pas lui laisser ça trop facile, a raconté Philippe Marquis, troisième au classement la saison dernière. Je suis maintenant l'un des plus vieux de l'équipe et j'ai acquis une belle constance dans mes résultats. Cette saison, j'aimerais hausser mon niveau encore un peu pour aller chercher des victoires.»

Marquis avait d'ailleurs remporté l'épreuve de Ruka la saison dernière et il est à l'aise sur cette piste. Les Canadiens sont en Finlande depuis plus d'une semaine déjà. «Nous avons pu nous entraîner quelques jours lors de notre arrivée [la semaine dernière] et là, on attend qu'ils aient refait la piste à neuf pour la compétition, expliquait Marc-Antoine Gagnon, hier matin. Les conditions sont parfaites, mais les journées sont bien courtes; le soleil se lève en fin de matinée et se couche tôt!»

Les Jeux en tête

Avec Kingsbury (1er), Marquis (3e) et Simon Pouliot-Cavanagh (6e), Gagnon (8e) est l'un des meilleurs skieurs au classement mondial. Il n'est toutefois pas au sommet de sa forme en Finlande. «Je me suis blessé à une épaule lors d'un camp d'entraînement en Australie, au début de septembre, et je ne suis pas encore à 100%, a-t-il expliqué. Je devrais quand même être en mesure de skier, puis je pourrai profiter d'une bonne pause puisque la prochaine compétition n'est qu'à la mi-janvier à Lake Placid...

«C'est un peu une saison de transition, entre deux cycles olympiques et sans championnats du monde, a souligné Gagnon. J'aimerais en profiter pour tester un nouveau saut plus complexe [back double full] après les Fêtes, quand je serai bien rétabli. Ce sera important d'avoir des niveaux de difficulté plus élevés si on veut aller aux Olympiques et viser les médailles.»

Gagnon et Marquis étaient déjà à Sotchi, mais ils savent que la compétition sera vive pour les prochains Jeux. «J'avais été le dernier skieur sélectionné, a rappelé Marquis. J'aimerais que ce soit moins compliqué la prochaine fois, mais il y a plusieurs jeunes skieurs dans l'équipe canadienne qui ne nous feront pas la vie facile.»

Pas moins de 13 skieurs canadiens, six femmes et sept hommes, seront de la compétition. On assistera notamment au retour de Pascal-Olivier Gagné, absent depuis une chute et une commotion cérébrale, survenues sur la piste de Ruka justement, il y a un an. «Je suis prêt à y aller à 100%, a-t-il insisté. Si cela n'avait pas été le cas, je ne serais pas ici!»