«Ce qui est bien, c'est que j'ai maintenant plus d'une chance sur 20 que les gens sachent ce qu'est le slopestyle quand ils me demandent ce que je fais!»

Pour Kim Lamarre, la dernière saison a été un véritable rêve, couronnée par une médaille de bronze aux Jeux de Sotchi qui l'a révélée au grand public, tout en contribuant, comme elle le dit si bien, à populariser son sport.

«Cela a été très intense après les Jeux, avec les visites des écoles - ce qui est toujours amusant - , mais aussi toutes les demandes des médias. On dirait que pour eux, manger et dormir, ce n'est pas important ! Mais en même temps, toute cette attention est très excitante. On a enfin une belle plateforme pour parler de nous et de notre sport.»

La skieuse de Québec est à Breckenridge cette semaine pour déjà amorcer la saison 2014-2015 avec le Dew Tour, l'une des compétitions importantes de la saison. C'est ici, l'année dernière, qu'elle avait amorcé sa formidable poussée vers les Jeux. Sa deuxième place avait forcé la direction de l'équipe canadienne à la réintégrer après qu'une grave blessure lui eut coûté sa place.

«Le Dew Tour, c'est un beau souvenir, mais c'est encore très tôt dans la saison pour nous et c'est un peu stressant de partir comme ça. On n'a pas encore eu le temps de pratiquer beaucoup sur les gros sauts et je ne sais pas trop à quoi m'attendre. En fait, je pense plus à l'avenir. Je veux progresser à mon propre rythme et je n'ai pas des attentes trop élevées pour cette première compétition.»

Le slopestyle est une discipline exigeante, dangereuse aussi, comme le démontrent les nombreuses blessures. La Montréalaise Kaya Turski, l'une des plus grandes championnes de l'histoire de ce sport, est d'ailleurs encore sur le carreau après une dernière année largement gâchée par une intervention chirurgicale à un genou.

«C'est un sport "extrême" et les risques en font partie, rappelle Kim Lamarre. C'est d'ailleurs une des choses qui nous font vibrer et qui nous poussent à nous dépasser sans cesse...»

«ABM» dans sa zone de confort

Également deuxième à Breckenridge l'an dernier, le Québécois Alex Beaulieu-Marchand est heureux d'être de retour au Colorado. En fait, il s'y est établi pour la saison. «C'est l'un des meilleurs endroits pour l'entraînement, avec de belles installations et de bonnes conditions de neige, a souligné celui qu'on surnomme ABM.

«Comme disait Kim (Lamarre), c'est sûr que ça commence un peu vite et on ne verra probablement pas beaucoup de grosses figures, d'autant plus que les sauts ne sont pas nécessairement les plus hauts. Mais c'est excitant de recommencer, surtout qu'on va retrouver l'ambiance habituelle des compétitions après tout le stress et la pression des Jeux olympiques, la saison dernière.»

Même s'il reconnaît l'impact des Jeux sur la popularité du slopestyle, Alex estime que l'aventure olympique a aussi eu des effets négatifs. « À la limite, c'était devenu trop sérieux, trop stressant aussi. J'aime la liberté et la créativité du ski "freestyle" et on l'avait un peu perdu l'année dernière.

«Ça me fait du bien d'y revenir cette saison, aussi bien en compétition que dans les shootings et les activités avec mes commanditaires. Ça m'a permis de développer de nouveaux trucs et j'espère en profiter pour progresser encore!»

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Purnelle-Faniel surprend encore

La jeune Anouk Purnelle-Faniel a créé une belle surprise, hier à Breckenridge, en prenant la troisième place de la demi-finale du Dew Tour. Révélée en fin de saison, la skieuse de 19 ans n'a été devancée que par les Américaines Maggie Voisin et Julia Krass, et sera de la finale de la compétition samedi.

Purnelle-Faniel, qui n'a découvert le slopestyle que récemment, est originaire de Québec, comme son modèle Kim Lamarre. Celle-ci a dû remporter la manche de repêchage pour mériter la sixième et dernière place en finale, samedi. Les Canadiennes Nikki Blackall, Yuki Tsubota et Dara Howell (la championne olympique, à court d'entraînement - voir ci-dessous) ont été éliminées en demi-finale.

En demi-lune, Rosalind Groenewoud a été la seule Canadienne à obtenir une place en finale, elle aussi en réalisant la meilleure descente du repêchage.

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Un été de pause pour Howell

Étonnante championne olympique des Jeux de Sotchi, à tout juste 19 ans, l'Ontarienne Dara Howell reconnaît qu'elle ne mesure pas encore l'ampleur de son exploit. «Je le réaliserai peut-être plus tard, quand j'aurai 50 ans et que je pourrai raconter ça aux plus jeunes», a-t-elle affirmé en entrevue.

«J'avais surtout envie de prendre un été complet loin de tout ça pour retrouver mes proches, mes amis, et recharger mes batteries. Et je suis à nouveau heureuse de chausser mes bottes, mes skis et de reprendre la compétition. Je ne pense plus aux Jeux et je ne crois pas que ma médaille d'or m'impose une pression supplémentaire. La pression, c'est surtout celle que je m'impose moi-même, afin d'être compétitive, de toujours progresser.»