On savait depuis plusieurs mois qu'Alexandre Bilodeau se retirait du ski acrobatique, mais le double champion olympique a officiellement ouvert, mardi, un nouveau chapitre de sa carrière en conviant les médias dans les bureaux de son nouvel employeur, la société KPMG.

«Je me souviens quand mon père, partenaire chez KPMG, m'amenait avec lui au travail et que je m'assoyais à son bureau pour faire mes devoirs, a raconté Alexandre. Je reste donc dans la famille.»

Pour l'instant, Bilodeau sera l'ambassadeur national de la société, le temps d'achever ses études en comptabilité à l'Université Concordia. «Mes deux médailles d'or olympiques ne font pas de moi un comptable agréé, a-t-il dit à la blague. J'en ai encore pour deux ans d'études et de stages; je ferai d'ailleurs mon premier stage ici même l'été prochain.»

À 27 ans, Alexandre préparait la suite de sa carrière depuis un bon moment déjà. «Ça faisait longtemps que je plaçais mes pions, a-t-il rappelé. Les quatre dernières années ont été exigeantes, souvent difficiles, mais elles m'ont permis d'aller au bout de ce que je voulais accomplir dans mon sport.

«C'était un pari de continuer quatre années, mais je n'aurais pas voulu raconter à mes petits-enfants, à 60 ans, que j'avais la chance de devenir le premier double médaillé d'or olympique de l'histoire en ski acrobatique, mais que j'avais préféré devenir comptable plus tôt...»

Cette fois, la page est bien tournée. «Une troisième médaille d'or ne m'apporterait rien d'essentiel, alors que j'ai vraiment envie de relever de nouveaux défis professionnels et d'entamer le prochain chapitre de ma vie.»

Très demandé pour des conférences en entreprises, impliqué auprès de plusieurs organismes caritatifs, Bilodeau a aussi accepté la présidence du Comité organisateur des Jeux du Québec de 2016, à Montréal. «Je veux rester impliqué dans le sport, a-t-il expliqué. Je trouve essentiel de travailler avec les jeunes, qui constituent la relève, afin de leur inculquer les valeurs et l'esprit qui m'ont permis d'avoir du succès.»

Pas question toutefois de toucher à l'entraînement. «Ceux qui me connaissent savent que je n'ai pas la patience pour ça...», a raconté Alexandre, avant de justement remercier son entraîneur Michel Hamelin, Dominik Gauthier (qui l'entraînait jusqu'à Vancouver) et tous ceux qui l'ont côtoyé et appuyé en route vers la gloire.

«Un champion ne se fait pas seul, a-t-il rappelé. J'ai eu la chance d'être entouré d'un groupe exceptionnel d'individus qui m'ont permis de devenir le meilleur athlète que je pouvais être. La liste est très, très longue...» En soirée, Alex avait justement invité famille, amis et partenaires à un «5 à 7» dans un restaurant du Centre Bell pour les remercier officiellement et pour célébrer le début de sa nouvelle carrière. Ce serait étonnant qu'il n'y obtienne pas autant de succès que dans la première.