Même s'il s'agit d'une année olympique et qu'il aura un titre de champion à défendre, Alexandre Bilodeau préfère regarder l'ensemble de la saison de ski acrobatique qui s'en vient. Et il entend se débarrasser d'une vilaine habitude: ses lents débuts de campagne.

«Mes meilleurs résultats arrivent souvent en fin de saison, quand j'ai beaucoup plus confiance en mon ski et que j'ai plus de millage sur neige. J'ai eu des débuts de saison avec plusieurs podiums d'affilée, sans toutefois arriver au niveau de performance que je visais», a rappelé Bilodeau, lundi, lors d'un entretien avec La Presse Canadienne au gymnase du quartier Saint-Henri où il s'entraîne quand il est à Montréal.

«Mais là, je me sens bien, a-t-il souligné. J'en suis déjà rendu à un point où je me sens à l'aise en haut de la piste, où je ressens moins de pression sur les épaules.»

L'objectif, donc, c'est de connaître un véritable bon départ, puis de conserver un bon rythme de croisière jusqu'aux Jeux olympiques de Sotchi en février.

Afin d'être prêt à décrocher un podium dès la première épreuve de la Coupe du monde, le 14 décembre prochain à Ruka, en Finlande, le bosseur québécois de 26 ans a déjà fait beaucoup de volume d'entraînement sur skis. Il a effectué deux séjours du genre à Whistler, un au Chili et un en Suisse lors de son entraînement estival.

Bilodeau vient de terminer une période de quatre semaines d'entraînement physique, axée sur l'intensité. Il profite présentement d'une semaine de récupération au Québec, puis il prendra le départ en direction de la Finlande dès jeudi afin d'y recommencer l'entraînement sur neige.

«Je suis content du niveau où je me trouve en ce moment et je suis serein, a-t-il indiqué. Le travail a été fait. Il reste juste à livrer la performance - ce qui, je pense, va venir tout seul.

«Le mot d'ordre cet hiver, ce sera de profiter de ma dernière année sur le circuit et d'avoir du plaisir», a ajouté celui qui a déjà fait savoir qu'il en sera à sa dernière saison avant la retraite.

Et bien qu'il soit le champion olympique en titre en bosses, il n'entend pas aborder les prochains JO en se mettant de la pression supplémentaire sur les épaules.

«Je m'en vais à Sotchi avec l'idée que je n'aurai rien à défendre», a-t-il dit, en précisant qu'il vise un niveau de performance donné, pas nécessairement un résultat précis.

Le but, a-t-il souligné, c'est de se «donner la chance de remporter une autre médaille d'or olympique», en mettant l'accent sur le début de la phrase plutôt que sur la fin.

«Je vais viser la médaille d'or mais peu importe le résultat, je vais être heureux, a-t-il souligné. Je sais que je me suis donné toutes les chances de réussir avec le travail que j'ai fait jusqu'ici. J'ai le sentiment d'être encore plus près (du niveau visé) que je ne l'étais à Vancouver.»

En fait, la seule chose des JO de 2010 qu'il voudra absolument reproduire à Sotchi, c'est son état d'esprit.

«Chaque expérience olympique est unique et mon approche pour Sotchi sera tout à fait différente de celle de Vancouver, a-t-il fait savoir. La seule chose que je veux répéter, c'est la manière dont j'étais serein, une fois que j'étais en haut de piste, par rapport à ce qui se passait. C'est un peu le même état d'esprit que je veux avoir en haut de la piste à Sotchi.

«C'est un état d'esprit qui me permet d'avoir confiance en mon ski, confiance dans le travail que j'ai fait dans les quatre dernières années, confiance en mes entraîneurs et confiance en ma stratégie pour la journée.»