Certains sports ont tendance à avoir des succès par cycles, mais ce n'est pas le cas du ski acrobatique. Les têtes d'affiche s'y succèdent depuis des décennies et les retraites éventuelles d'Alexandre Bilodeau et Mikaël Kingsbury n'y changeront rien.

C'est du moins l'avis de Philippe Laroche. Aux yeux de celui qui a décroché la médaille d'argent dans les sauts aux Jeux olympiques de 1994 à Lillehammer, ça ne dérougit pas au niveau de la relève.

«Je suis surpris de voir, encore aujourd'hui, à quel point il y a tant de relève. C'est impressionnant», a lancé Laroche, vendredi, au cours d'une conférence de presse où la Fédération québécoise de ski acrobatique a lancé sa saison en faisant un clin d'oeil aux anciens du sport comme lui, son frère Alain, Nicolas Fontaine et Dominick Gauthier.

«C'est sûr que le succès d'Alexandre Bilodeau aux Jeux olympiques de 2010 a beaucoup à voir avec ça, mais dans le fond je pense que ça n'a jamais vraiment arrêté avec Jean-Luc Brassard, nous (les frères Laroche), Nicolas Fontaine... Depuis les années 1975 à 1980 qu'on entend parler du Québec sur la scène du ski acrobatique, alors c'est une bonne nouvelle pour notre sport.

«Des sports sont passés et ont disparu, le ski ballet par exemple. Mais je pense que le ski acrobatique va vivre assez longtemps», a ajouté Laroche, qui apprécie le fait que les instances de son sport aient imposé des limites raisonnables aux acrobaties qu'on puisse faire.

Selon lui, cela a permis au ski acrobatique de rester un sport accessible, et donc attrayant pour les jeunes.

«Nous, au niveau des sauts par exemple, on a limité ça au triple périlleux, alors tu ne peux pas faire de quadruple. C'est un peu pour ça que les jeunes en font beaucoup aujourd'hui, a affirmé Laroche. Et c'est correct comme ça. C'est une bonne nouvelle, en fait.»

Si le Québec continue d'être une puissance du ski acrobatique, c'est parce que ses athlètes continuent de pratiquer ce sport pour le plaisir, estime Laroche. Et aussi, parce qu'ils deviennent plus aguerris que les autres à force de se frotter à l'hiver québécois.

«Les jeunes d'ici s'entraînent dans toutes sortes de conditions, a souligné Laroche. Ça les aide beaucoup quand ils vont à l'étranger, parce qu'ils ont déjà vécu pire.

«Quand un jeune Québécois a appris à faire des sauts à -40 degrés avec un vent de 70 km/h, je pense qu'il est déjà passé à travers le pire. Je sais que nous, en sauts, ça nous a toujours aidé à passer à travers toutes sortes de conditions. Ça peut faire la différence entre la première et la quatrième place.»

La saison de la Coupe du monde de ski acrobatique, qui mènera jusqu'aux Jeux olympiques de Sotchi en février, commencera le 14 décembre à Ruka, en Finlande, avec les épreuves féminine et masculine des bosses.

Le circuit s'arrêtera à deux endroits au Canada, soit à Calgary les 3 et 4 janvier (sauts) et à Val Saint-Côme, le 14 janvier (sauts) ainsi que le 19 janvier (bosses).