À 13 mois des Jeux olympiques de Sotchi, le compte à rebours est bel et bien commencé pour l'équipe canadienne de ski acrobatique, dont le processus de qualifications est déjà bien entamé.

Les sauteurs sont réunis à Val St-Côme ce week-end et déjà, certains d'entre eux doivent y obtenir de bons résultats afin de réserver leur place pour la Russie.

Deux voies s'offrent à eux. La première est d'obtenir deux podiums et trois finales lors des cinq compétitions identifiées par l'Association canadienne de ski acrobatique (ACSA), dont la première aura lieu la semaine prochaine, à Lake Placid. La deuxième tient compte des quatre meilleurs résultats en Coupe du monde, dont deux dans les épreuves disputées la saison prochaine, avant les Jeux.

C'est cette deuxième avenue que compte privilégier Sabrina Guérin, qui effectue un retour sur les pistes après avoir raté la dernière saison en raison d'une déchirure du tendon d'Achille.

«C'est un processus qui est plus long, mais ça va me donner plus de temps pour augmenter le degré de difficulté de mes sauts», a indiqué l'athlète de 27 ans, 12e de la Coupe du monde de Changchun, en Chine, en décembre, sa première depuis sa blessure.

Olivier Rochon, vainqueur du globe de cristal la saison passée, tentera de prendre le «raccourci» qu'offre la première méthode.

«J'aimerais mettre ça derrière moi immédiatement», a indiqué le skieur de 23 ans, qui ne compte pas s'imposer de pression supplémentaire pour défendre son titre.

«C'est une nouvelle saison, les compteurs sont tous remis à zéro et c'est ce que je vais faire aussi, a-t-il expliqué après la séance d'entraînement de vendredi. En tentant de défendre mon titre, j'aurais l'impression que je me serais toujours retrouvé sur la défensive, que j'aurais toujours été en train de regarder par-dessus mon épaule.

«J'aime mieux être sur l'offensive, recommencer à zéro. C'est plus motivant.»

Rochon a d'ailleurs repris là où il avait laissé la saison dernière: confronté à trois Chinois dans la super finale de Changchun, il s'est hissé sur la troisième marche du podium.

Si le processus n'était déjà pas assez demandant en tant que tel, les sauteurs doivent tenir compte de tous les autres athlètes en ski acrobatique (sauts, bosses, ski cross, demi-lune et slopestyle), qui deviennent ainsi des compétiteurs pour l'une des 26 places disponibles pour tout ce beau monde.

«Ce classement-là aussi, je devrai le surveiller attentivement», a ajouté Guérin, qui, bien qu'elle soit la seule représentante du pays en sauts, n'est pas assurée d'une place en raison des quotas imposés par cette méthode de sélection. Un classement «général» regroupant les cinq disciplines, où le classement en compétition équivaut au nombre de points reçus (une première place vaut un point, une vingtième, 20), sera donc le point de mire de tous ces athlètes d'ici Sotchi.

«C'est pour ça qu'à compter de la semaine prochaine, je commence mes gros (sauts), a indiqué Jean-Christophe André, qui comme Guérin, travaille à augmenter le coefficient de difficultés de ses sauts. En Chine (où il a pris la 10e place) et cette semaine, on travaille les atterrissages. Mais à compter de Lake Placid, on travaille sur les plus gros sauts.

«Cette année, ce sera difficile de me hisser parmi les meilleurs, puisque je ne maîtrise pas de triple saut périlleux à quatre vrilles sur la neige. On va les retravailler sur l'eau l'été prochain, et je l'exécuterai la saison prochaine.»