Mikaël Kingsbury a complété hier à Megève, en France, la meilleure saison masculine de l'histoire en Coupe du monde de ski acrobatique. Deuxième de l'épreuve de bosses en duel, derrière l'Américain Patrick Dineen, le Québécois a obtenu un 13e podium en 13 épreuves.

«C'est le couronnement d'une saison de rêve, a reconnu le skieur de 19 ans en entrevue. J'aurais aimé gagner aujourd'hui, mais j'ai commis une petite erreur en finale. Je n'avais jamais été aussi heureux sur un podium, avec mes deux globes de cristal.»

Kingsbury a en effet remporté le titre en bosses, mais aussi au classement général. Deux autres Québécois, Philippe Marquis (4e) et Marc-Antoine Gagnon (5e) ont conclu la saison dans le top 5 en bosses. Gagnon a d'ailleurs profité de la dernière épreuve pour obtenir un premier podium en carrière (3e).

Kingsbury a établi plusieurs records cette saison, mais il entend bien ne pas s'asseoir sur ses lauriers. «Je suis fier de ce que j'ai accompli, mais je sais que ce n'est qu'un début. Je peux encore m'améliorer dans mon ski et j'ai envie de remporter les grandes compétitions, les Championnats du monde la saison prochaine, puis les Jeux olympiques de Sotchi en 2014.

«J'ai déjà hâte à la saison prochaine pour retrouver Alexandre Bilodeau et Guilbaut Colas (en sabbatique cette saison) et leur montrer que le niveau de compétition a beaucoup progressé. J'ai acquis beaucoup de confiance cette année et je serai prêt à défendre mes titres!»

Chez les femmes, la Québécoise Justine Dufour Lapointe a enlevé sa première victoire de la saison après une série de deuxièmes places et de bons résultats. Chloé Dufour-Lapointe a pris la troisième place. «C'est une excellente façon de terminer la saison, sur le podium avec ma soeur!», a expliqué Justine, deuxième du classement de la Coupe du monde cette saison.

La consécration de Rochon

Samedi, le sauteur Olivier Rochon a assuré son titre de la Coupe du monde avec une neuvième place. Disposant d'un bon avantage au classement, le Québécois devait simplement se qualifier pour la finale et il l'a fait avec brio avec un record personnel de 129,65 points, le meilleur saut de la compétition.

«Je suis soulagé, car j'étais très nerveux ce matin [samedi], a reconnu Rochon. J'avais un peu l'impression que c'était mon premier saut de la saison... Heureusement, je performe bien sous la pression et j'ai réussi un gros saut.»

En finale, un léger touché du sol a privé Rochon d'un meilleur classement, mais il n'allait évidemment pas laisser cette petite déception gâcher son triomphe. Son entraîneur Daniel Murphy, qui l'avait obligé à prendre une pause après la saison 2010, lui a d'ailleurs rendu hommage au terme de la compétition.

«Cette suspension a été une décision déchirante et difficile, a rappelé Murphy. Olivier est très talentueux, mais il devait comprendre qu'à un certain point, on arrive au bout du talent et qu'il faut en faire plus, déployer un effort accru de façon continue...

«En fin de compte, tout le mérite lui revient. C'est lui qui s'est engagé et qui a écouté nos consignes. Il a adhéré au processus et il a travaillé très fort avec son psychologue sportif. Voyez où ça l'a mené aujourd'hui.»

À 22 ans, Rochon a rejoint les grands champions canadiens qui l'ont précédé au palmarès de la Coupe du monde. C'est d'ailleurs la 20e fois depuis 1980 qu'un Canadien est couronné. Les performances d'ensemble des skieurs canadiens ont par ailleurs assuré une septième Coupe des Nations consécutives au Canada.