Le skieur acrobatique Olivier Rochon a été suspendu par l'équipe d'entraîneurs de la Fédération canadienne de ski acrobatique en raison de plusieurs écarts de conduite à l'entraînement cet été.

Le Gatinois de 21 ans a contrevenu aux règlements mis en place -notamment en ne respectant pas en plus d'une occasion le couvre-feu- lors du camp d'entraînement estival de l'équipe sur les rampes d'eau du Lac-Beauport, et les entraîneurs ont décidé de le suspendre en juillet dernier.

L'entraîneur-chef de l'équipe nationale des sauts, Daniel Murphy, a confirmé les mesures disciplinaires à La Presse Canadienne, spécifiant toutefois que la recrue de l'année 2009 sur le circuit de la Coupe du monde n'était pas suspendue du programme national.

«Nous prendrons une décision finale dans son cas bientôt, mais nous souhaitons ardemment qu'il accepte les conditions que nous lui avons proposées, a indiqué Murphy. Ça fait plusieurs fois qu'Olivier commet des petits écarts de conduite et que nous lui tapons sur les doigts ou passons carrément l'éponge. Cette fois, après d'autres écarts commis cet été, nous avons décidé que c'était suffisant et qu'il devait réfléchir à son avenir au sein de ce programme.

«Peut-être est-ce que c'est arrivé parce que c'est une année post-olympique et qu'Olivier a décidé de se la couler douce, mais ce n'est pas acceptable.»

On reproche à Rochon, qui avait raté de peu sa qualification pour les Jeux de Vancouver, son manque d'implication. Murphy estime que le niveau d'engagement démontré par le Québécois aurait été insuffisant pour lui permettre d'offrir de bonnes performances en prévision des Jeux de Sotchi, en 2014, et qu'il fallait y voir dès le début de cette nouvelle olympiade.

«Nous pensons que si Olivier ne change pas son niveau de son implication pour les quatre prochaines années, il va arriver à court, a ajouté Murphy. Avec ce qu'on lui demande comme charge de travail et son attitude actuelle, il n'y serait pas parvenu. On veut qu'il travaille, car les Chinois, eux, travaillent.

«Lors des camps d'entraînement, nous avons des règlements assez sévères. Ce n'est pas l'armée, mais il y a quand même un minimum de discipline à observer. En quelques occasions, Olivier s'est retrouvé «à côté de la track

Loin d'avoir jeté la serviette dans son cas, Murphy et les autres entraîneurs du programme national veulent travailler avec Rochon afin qu'il surmonte cette épreuve.

«Nous avons convenu avec lui qu'il commence à voir un psychologue sportif de façon régulière, a expliqué Murphy. On tente de mettre en place un plan assez vigoureux et on est prêts à le supporter s'il veut mettre les efforts nécessaires et déjà, lors d'une rencontre que nous avons eue récemment, il a admis ses torts.»

Rochon, qui se remet d'une appendicectomie subie jeudi, a aussi admis être sous le coup d'une suspension. Encore affaiblie par cette chirurgie, il ne souhaitait pas commenter immédiatement lorsque joint au téléphone, vendredi.

Tout au long de la conversation avec Murphy, on sent que l'approche prise par les entraîneurs est positive et motivée par la déception de voir un athlète prometteur dévier du droit chemin.

«On veut qu'Olivier devienne un meilleur athlète, mais aussi, on veut qu'il devienne une meilleure personne. C'est un petit pas en arrière pour mieux aller de l'avant par la suite. Vaut mieux que ces incidents surviennent dans la première année du cycle (olympique) que dans la dernière.»