Mikaël Kingsbury a couronné une saison de rêve en remportant la médaille d'or en bosses en parallèle à la Coupe du monde de ski acrobatique de Megève, en France, dimanche.

Kingsbury, de Deux-Montagnes, a vaincu en super-finale le favori local, Benjamin Cavet, pour signer sa première victoire en carrière à cet endroit. L'Américain Bradley Wilson s'est octroyé la médaille de bronze après avoir pris la mesure du Suédois Ludvig Fjallstrom en petite finale.

Le Montréalais Marc-Antoine Gagnon, qui accroche ses skis pour de bon, a pour sa part pris le septième rang de la compétition.

Le résultat de cette compétition n'avait aucun impact sur l'issue de la campagne puisque le Québécois, médaillé d'or en bosses aux Jeux olympiques de PyeongChang le mois dernier, était déjà assuré d'obtenir le gros globe de cristal - son septième en carrière - ainsi que celui de la discipline.

«La motivation est un peu moins là quand t'es déjà assuré d'obtenir les globes de cristal, mais aujourd'hui j'avais vraiment envie de bien finir la saison, a dit Kingsbury. Je me suis bien préparé, j'ai eu de bons entraînements, et je suis très content d'avoir pu me rendre jusqu'au bout, en super-finale.»

Le «King des bosses» a conclu la campagne avec 94 points au classement général, loin devant le Suisse Andri Ragettli (60) et le Russe Maxim Burov (59,17). Kingsbury a aussi dominé le classement des bosses en parallèle avec une récolte de 940 points, à des lunes du Kazakh Dmitriy Reikherd (585) et du Japonais Ikuma Horishima (441) - celui qui l'avait battu il y a deux semaines à Tazawako, au Japon, ainsi qu'à Mont-Tremblant, plus tôt cette année.

Le bosseur âgé de 25 ans peut néanmoins dire mission accomplie: il est devenu champion olympique en 2018 et a établi une nouvelle marque en signant 13 victoires consécutives cette saison sur le circuit de la Coupe du monde.

«J'avais deux objectifs cette saison: gagner aux Jeux olympiques et obtenir les deux globes de cristal, donc ça c'est mission accomplie, a-t-il souligné. (...) C'est une saison incroyable qui se termine; mon pire résultat fut une deuxième place, donc sérieusement je ne peux pas demander mieux.

«Là, j'ai juste hâte de rentrer à la maison et d'aller célébrer avec ma famille et mes amis», a-t-il conclu avant de prendre congé.

Une saison chargée en émotions

Chez les dames, Justine Dufour-Lapointe a poursuivi sur sa lancée de fin de saison en décrochant la médaille de bronze en bosses en parallèle, après avoir remporté la petite finale devant l'Allemande Laura Grasemann.

Après avoir remporté la médaille d'argent aux Jeux olympiques de PyeongChang le mois dernier, Justine Dufour-Lapointe s'était signalée en grimpant sur la deuxième marche du podium de l'épreuve de bosses à Tazawako, au Japon, le 3 mars. Ces résultats ont d'ailleurs semblé soulager l'athlète âgée de 23 ans, qui avait connu un mauvais début de campagne.

«Ça me fait vraiment du bien de terminer la saison 2018 en force comme ça, a admis Dufour-Lapointe. Ç'a été une année chargée en émotions, remplie de hauts et de bas, donc c'était vraiment le «fun' aujourd'hui de pouvoir skier, sans pression, simplement pour le plaisir. C'était «cool» ne pouvoir descendre la pente sans penser à rien.»

La double médaillée olympique faisait allusion au cancer qui a affligé sa mère, Johane Dufour, qui n'était d'ailleurs pas sur place à Megève après avoir assisté à la performance de ses filles en Corée du Sud le mois dernier. La cadette des soeurs Dufour-Lapointe a reconnu que cette expérience avait été d'une certaine façon enrichissante d'un point de vue personnel.

«J'ai beaucoup appris au cours de la dernière année. Je pense que j'ai développé mon «tiger» intérieur, ma combativité, a-t-elle convenu. On ne s'en rend pas compte sur le coup, mais on réalise après qu'on est devenue plus forte qu'on ne l'était auparavant.»

Ses récents résultats l'ont d'ailleurs encouragée à entreprendre un autre cycle olympique, qui culminera avec la présentation des Jeux olympiques de Pékin en 2022. Elle risque toutefois d'être la seule des trois soeurs toujours en lice, puisque Maxime n'a pas caché qu'elle songeait sérieusement à la retraite, alors que Chloé a admis à la conclusion de l'épreuve des bosses à PyeongChang qu'elle était «vidée émotivement» et qu'elle avait besoin d'une pause.

L'épreuve a été remportée par l'Américaine Jaelin Kauf, devant la Française Perrine Laffont.

Les coéquipières de Justine Dufour-Lapointe, Andi Naude, Chloé Dufour-Lapointe, Audrey Robichaud et Alex-Anne Gagnon - la soeur de Marc-Antoine - ont respectivement terminé cinquième, septième, neuvième et 14e.

Il s'agissait de la dernière épreuve du calendrier de la Coupe du monde de bosses cette saison.

AFP

Justine Dufour-Lapointe pose avec sa médaille d'argent sur le podium à PyeongChang, le mois dernier.