La skieuse canadienne Larisa Yurkiw a annoncé sa retraite après avoir connu la meilleure saison de sa carrière.

L'athlète d'Owen Sound, en Ontario, a expliqué qu'une participation aux Jeux olympiques de 2018 à Pyeongchang, en Corée du Sud, pourrait avoir des répercussions négatives trop importantes pour ses genoux, tous deux opérés.

«Mes résultats ont été de mieux en mieux, mais j'ai skié de moins en moins, a déclaré Yurkiw à La Presse Canadienne mercredi. Mes périodes de préparation sont de moins en moins longues.

«L'an dernier, il y a eu des moments où je regardais mes courses, et je skiais avec prudence. Je ne skiais pas pour gagner. J'adoptais la prudence parce que je veux devenir une maman et parce que j'aimerais courir avec mes enfants un jour.»

Âgée de 28 ans, Yurkiw a remporté deux médailles d'argent et une de bronze lors d'épreuves de descente comptant pour le classement de la Coupe du monde en 2015-2016. Du coup, elle est devenue la première descendeuse canadienne à gagner au moins deux médailles lors d'une saison depuis Emily Brydon, en 2009-2010.

Elle a complété la saison au troisième rang au classement de la descente féminine de la Coupe du monde, derrière l'Américaine Lindsey Vonn et la Suissesse Fabienne Suter.

Ce printemps, Yurkiw s'est soumise à une cinquième opération pour soigner une tendinite rotulienne au genou gauche, son «meilleur genou».

Des blessures catastrophiques au genou droit, survenues lors d'une violente chute en 2009, ont empêché Yurkiw de participer aux Jeux olympiques de Vancouver, en 2010, et presque deux ans après ces Jeux.

«Ce fut une opération parmi plusieurs, mais elles s'additionnent, fait-elle remarquer.

«Je ne pourrais jamais m'engager à participer aux Jeux de Pyeongchang si je n'anticipais pas pouvoir gagner. Plus que jamais, à la suite de la saison qui vient de se terminer, je sais ce qu'il a fallu faire pour me classer troisième. Rétrécir cet écart entre la troisième et la première place demande un plus grand budget, une plus grande équipe de soutien, une meilleure santé, plus de kilométrage, plus d'engagement.»

Yurkiw avait été écartée de l'équipe nationale avant la saison 2013-2014, parce que les dirigeants de Ski Alpin Canada considéraient que ces résultats, l'hiver précédent, n'étaient pas suffisamment bons pour y demeurer.

Yurkiw a donc décidé de se mettre à la tâche et de s'autofinancer. Sans porter les couleurs de l'équipe nationale, elle est parvenue à réaliser deux top-10 en Coupe du monde, le critère nécessaire pour représenter son pays aux Jeux de Sotchi en 2014. Sur un genou encore amoindri, Yurkiw a terminé 20e de la descente.

Laissée de côté par les responsables de l'équipe canadienne de ski alpin en vue des Jeux d'hiver de 2014, Yurkiw s'est autofinancée et a mérité sa place à Sotchi.

Ayant affiché ses meilleurs résultats en carrière par elle-même, et ayant prouvé qu'elle pouvait amasser environ 240 000$ annuellement pour disputer une saison complète en Coupe du monde, Yurkiw a choisi de skier à l'extérieur du parapluie de Ski Alpin Canada lors des deux dernières saisons.