Quand la planche va, tout va pour Jasey Jay Anderson. L'athlète-entrepreneur a retrouvé le sourire à quelques jours de faire ses débuts aux Championnats du monde de surf des neiges, qui vont s'ébranler pour la deuxième semaine d'activités, jeudi, à la station alpine de Stoneham.

«Ma planche c'est ma drogue, une drogue légale», a lancé Anderson, qui était en verve, mardi, au moment où il complétait un blitz afin de s'assurer que son équipement soit à la fine pointe pour le début de la compétition, vendredi.

Il y a quelques semaines, le vice-doyen planchiste sur la scène internationale derrière l'Autrichien Siegfried Grabner, à l'âge de 37 ans, était plutôt pessimiste de pouvoir être compétitif aux Mondiaux.

«Uniquement en raison de ce que j'aurai sous les pieds, je serai fort confiant, a dit Anderson. J'ai réellement hâte de prendre part aux courses. Il y a deux semaines, j'avais un stress incroyable.»

C'est à ce moment que le champion olympique de Vancouver, en slalom géant parallèle, a décidé de fabriquer lui-même ses planches, constatant que les efforts qu'il faisait de concert avec des partenaires ne donnaient aucun résultat tangible. Un ami du secteur de la construction n'a pas hésité à venir lui prêter main-forte, en délaissant même son emploi.

«Je dois énormément à cet ami. Tout s'est déroulé mieux que je l'aurais anticipé. C'est comme si nous avions fait trois années de développement technologique en deux semaines, a-t-il mentionné. Ça m'a permis de rattraper du gros gaspillage de temps depuis l'été dernier. La planche que nous avons construite est une perle. Mes résultats en piste vont le prouver, vous verrez. Je l'ai utilisée pour la première fois au cours d'une compétition Nor-Am dernièrement, et j'ai facilement atteint la finale.»

Anderson est tellement enthousiaste qu'il se voit même parmi les aspirants aux titres mondiaux des épreuves de slalom parallèle et slalom géant parallèle.

«J'ai la planche pour gagner c'est certain, a-t-il argué. Il me manque de l'entraînement parce que j'ai été trop occupé à fabriquer des planches dans les dernières semaines. Dimanche dernier, j'ai même fait un aller-retour entre le nord de Montréal et le mont Sainte-Anne question de peaufiner ma planche. Il y a un vide côté entraînement, j'aurais eu besoin de quelques semaines additionnelles. Mais je vais combler ce manque par l'expérience et la confiance que j'ai en ma planche. Si la planche va, tout va aller.»

Anderson a dit avoir eu à composer avec des «blessures de vieux» dernièrement, justement en raison de son inactivité sur les pentes. Mais c'est le moindre de ses soucis, pourvu qu'il ait trouvé la bonne recette de planche.

«J'ai longtemps été frustré de ne pas avoir misé sur de l'équipement à la fine pointe de la technologie. J'avais de mauvais résultats aux Jeux olympiques en raison de cela, je le savais. Maintenant que j'ai trouvé le bon filon, je ne cache pas que j'en profite et je retire une grande satisfaction à fabriquer des planches», a résumé celui qui a vu plusieurs manufacturiers copier le modèle de planche qui lui a permis de remporter l'or à Vancouver.