Déserté par des commanditaires importants, Canada Alpin est forcé de procéder à un régime minceur. Le poste vacant de directeur athlétique ne sera pas pourvu et une demi-douzaine d'employés ont récemment perdu leur emploi.

«Actuellement, on va travailler de façon serrée, et aussitôt que de nouveaux fonds vont entrer, on va se réajuster, tout simplement. On n'est pas différent du monde corporatif», a fait valoir Robert Rousselle, directeur de gestion de la fédération canadienne de ski alpin, lors d'un entretien téléphonique plus tôt cette semaine.

Manifestation de cette nouvelle réalité, Rousselle cumulera dorénavant les fonctions de directeur athlétique, poste qu'occupait Patrick Riml avant l'annonce-surprise de son retour à la fédération américaine, le 24 mars. Rôle-clé, le directeur athlétique est le patron immédiat des deux entraîneurs-chefs, Hugues Ansermoz (femmes) et Paul Kristofic (hommes).

«On fait des ajustements dans le domaine financier et on trouvait que celui-là était logique», a dit Rousselle. Ce dernier prévoit travailler de façon encore plus étroite avec ses entraîneurs-chefs, tout en leur déléguant davantage de tâches administratives. «Il va y avoir des ajustements, mais on ne veut pas qu'ils oublient le plus important, soit gagner la Coupe du monde et être sur la neige.»

Dans la foulée du départ de Riml, Canada Alpin a dû montrer la porte à une demi-douzaine de ses employés qui travaillaient aux bureaux administratifs de Calgary. «On est en train de faire des ajustements, a dit Rousselle. Il faut tout simplement se restructurer à cause de la situation financière.»

Trouver de nouveaux commanditaires

La fédération a, par ailleurs, embauché des «spécialistes» dont la tâche sera de trouver de nouveaux commanditaires et de renouveler des ententes qui sont arrivées à échéance à la fin de l'hiver.

Le président de Canada Alpin, Max Gartner, avait sonné l'alarme en novembre dernier, en marge de la Coupe du monde de Lake Louise. Les négociations avec les commanditaires majeurs s'annonçaient difficiles. General Motors du Canada lui avait déjà annoncé son intention de se retirer. Gartner s'inquiétait pour le développement de la relève.

«C'est la même situation, il n'y a rien de nouveau, a indiqué Rousselle. Mais de bonnes stratégies ont été mises en place.»

Sur les pentes, la victoire d'Erik Guay en descente aux Championnats du monde de Garmisch-Partenkirchen a fait oublier un hiver particulièrement difficile. Frappée par les blessures pour une deuxième année de suite, l'équipe canadienne a été limitée aux deux podiums de Guay en Coupe du monde, comparativement à la récolte de 12 en 2007.