Le Russe Beslan Mudranov a redonné le sourire à sa délégation, éclaboussée par un scandale de dopage organisé, en décrochant samedi en judo (-60kg) un premier titre pour la Russie aux jeux Olympiques de Rio où les judokas brésiliens ont mal débuté à domicile.

Mudranov, triple champion d'Europe, succède au palmarès olympique à un autre Russe, Arsen Galstyan, vainqueur en 2012 dans cette catégorie. Voilà son équipe lancée sur les mêmes bases qu'à Londres, où elle avait terminé première nation en judo avec trois titres.

Cette première médaille d'or à Rio rendra sans doute le moral à la délégation russe, éclaboussée ces dernières semaines par le scandale ayant mis en lumière un système de dopage d'Etat dans le pays. Les judokas russes n'ont obtenu que jeudi la confirmation officielle de leur participation aux épreuves.

Beslan Mudranov a terrassé en finale le Kazakh Yeldos Smetov, champion du monde 2015, au terme d'un combat d'une rare intensité qu'il a conclu par un joli mouvement en prolongation. Le Japonais Naohisa Takato et l'Ouzbek Diyorbek Urozboev ont remporté les deux médailles de bronze, tandis que le Français Walide Khyar, champion d'Europe 2016, a été sorti dès le 2e tour.

Les judokas brésiliens, pour leur part, espéraient faire aussi bien qu'à Londres il y a quatre ans, surtout avec l'appui de leur bouillant public. Mais l'enthousiasme carioca est vite retombé.

Sarah Menezes, championne olympique en titre, a été sortie en quarts par la Cubaine Dayaris Mestre Alvarez puis éliminée en repêchages par la numéro 1 mondiale, la Mongole Urantsetseg Munkhbat, qui l'a contrainte à céder sur une puissante clé de bras. Bredouille, Menezes repart en prime avec une luxation du coude, a fait savoir sa fédération.

Le pied de nez de l'Argentine

Quant à Felipe Kitadai, en bronze à Londres, il a perdu en quarts contre l'Azerbaïdjanais Orkhan Safarov puis en repêchages face au futur médaillé de bronze Urozboev.

Deux déceptions de taille pour le public brésilien, même si la fédération refuse tout catastrophisme. «Il reste encore six jours de compétition, 12 podiums et je pense que notre équipe est bien préparée. La confiance dans cette équipe est inébranlable», a dit Ney Wilson, directeur technique du haut niveau au sein de la Confédération brésilienne de judo (CBJ).

Pour ne rien arranger, la médaille d'or chez les dames (-48 kg) a été remportée par l'Argentine Paula Pareto, comme un pied de nez au public brésilien quand on connaît la rivalité sportive entre les deux pays.

Médaillée de bronze à Pékin en 2008, la championne du monde 2015 (30 ans) offre au passage à l'Argentine son tout premier titre olympique de judo grâce à une victoire en finale contre la Sud-Coréenne Jeong Bok-yeong. Les deux médailles de bronze ont été obtenues par la Japonaise Ami Kondo et la Kazakhe Otgontsetseg Galbadrakh.

Soit un bilan honorable de deux médailles de bronze pour les judokas japonais qui ont lancé une opération reconquête quatre ans après leur fiasco à Londres.

Dimanche à partir de 10h00 (13h00 GMT), l'Arena Carioca 2 attend l'entrée en lice de la Kosovare Majlinda Kelmendi (-57 kg), double championne du monde, qui pourrait offrir au jeune pays des Balkans sa toute première médaille d'or olympique.