Kylie Masse n'était pas supposée remporter une médaille aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Mais elle ne le savait pas. Alors elle a gagné la médaille de bronze du 100 m dos, lundi, une troisième breloque en trois soirs pour une équipe canadienne de natation méconnaissable.

Quatrième au virage, la Torontoise de 20 ans s'est étendue de tout son long pour toucher au mur en même temps que sa voisine de couloir, la Chinoise Fu Yuanhui, elle aussi décorée de bronze. « Je savais que ce serait une course serrée, qu'on serait toutes très proches l'une de l'autre et qu'il y avait plusieurs grandes compétitrices. Je savais que ça se déciderait sur la touche », a raconté Masse, qui a fait passer son propre record canadien à 58,76 secondes.

En voyant le résultat s'afficher au tableau, Masse s'est laissée submerger, incrédule. Dans les hauteurs du Stade olympique, le coeur de son entraîneur s'est mis à battre beaucoup plus vite. Byron MacDonald est l'analyste de longue date des épreuves de natation pour CBC. Il sait que l'exploit de Masse a surpris tout le monde.

« Il y a un an, en aucune façon elle n'était dans la course pour une médaille olympique », a confié l'entraîneur-chef de l'équipe de l'Université de Toronto, où Masse s'entraîne depuis deux ans. « Personne ne l'a vue venir, jamais personne n'a entendu parler d'elle. »

En fait, les amateurs de natation de Québec l'ont vu tout rafler aux championnats canadiens universitaires, l'hiver dernier, au PEPS de l'Université Laval. Quelques jours plus tôt, elle s'était coincé une côte lors d'une séance de musculation, ce qui avait passablement inquiété MacDonald en vue des sélections olympiques, six semaines plus tard.

Finalement, elle s'est imposée au 100 m dos avec un record national. Soudainement, le podium devenait accessible. Encore fallait-il qu'elle ne se laisse pas impressionner par l'environnement olympique.

« Elle est impossible à désarçonner », a expliqué MacDonald. « C'est une super fille d'équipe. Vraiment pas le genre à se vanter. »

S'AMUSER

Inspirée par les exploits du relais et de Penelope Oleksiak, qui lui avait conseillé de simplement s'amuser, Masse a abordé cette finale avec l'assurance d'un vétéran.

« C'est le rêve de tout athlète d'être aux Jeux olympiques », a raconté l'athlète universitaire féminine de l'année au Canada. « C'est devenu réalité quand je me suis qualifiée. Pas que je ne savais pas à quoi m'attendre, mais je savais que ce serait différent ici. J'avais à m'imprégner de tout ça et, en même temps, me concentrer sur ma course. Je sais que tu ne peux pas contrôler ce que font les autres. »

Plus rien ne semble arrêter l'équipe féminine. En finale du 100 m brasse, Rachel Nicol a fini cinquième, ce qui augure bien pour le relais quatre nages de samedi. Après seulement trois jours de compétition, le Canada a déjà surpassé son total de médailles de Londres.

« C'est super excitant, a réagi Masse. Je pense qu'on est tous sous le choc et super pompés pour le Canada. Les performances de tout le monde ont été tellement bonnes. Pas juste dans la piscine, mais les autres athlètes canadiens aussi. C'est très inspirant de voir tout le monde bien faire. Ça donne de l'espoir à chaque athlète de connaître du succès. »