Le marathonien de l'Éthiopie qui a fait un signe politique aux Jeux de Rio, peu avant la ligne d'arrivée, ne fera pas l'objet de sanctions à son retour au pays, a fait savoir un porte-parole gouvernemental, lundi.

Il sera plutôt accueilli «en héros», a dit le porte-parole, mais on ne sait pas encore si le principal intéressé va retourner en sol natal.

Dimanche, l'athlète Feyisa Lilesa a dit aux médias qu'il pourrait être tué ou emprisonné s'il retournait dans ce pays d'Afrique de l'Est. Il a qualifié de «très dangereux» le fait de protester en Éthiopie.

Le médaillé d'argent s'est croisé les poignets dans l'espoir d'attirer l'attention de la planète après la mort violente de manifestants dans sa région d'origine, l'Oromia. Il a dit aux journalistes que l'Éthiopie éradique sa population.

«L'Oromia est ma tribu, a dit Lilesa. Il y a des membres de ma famille en prison et s'ils parlent de droits démocratiques, ils se font tuer.»

Le signe qu'il a montré a été largement utilisé par des manifestants opposés au gouvernement, en guise de résistance pacifique. La communauté musulmane a fait de même auparavant, dans le même contexte. On veut symboliser d'être menotté par les forces de l'ordre.

Lilesa « ne sera pas puni pour sa prise de position politique», a dit le porte-parole du gouvernement, Getachew Reda, sur les ondes de Fana Broadcasting Corporate, un diffuseur affiliée à l'État.

«Après tout, il s'agit d'un athlète qui a mérité une médaille d'argent pour son pays», a ajouté Reda.

Lilesa compte décider de la suite des choses en discutant avec sa famille et ses amis.

Les Oromo sont le principal groupe ethnique de l'Éthiopie, regroupant environ 40 millions de personnes. Leur région a vécu de nombreuses manifestations depuis novembre 2015 et selon des militants, plus de 400 personnes y ont laissé leur vie.