Après des Jeux d'été décevants à Londres il y a quatre ans, Équipe Canada s'était promis de rehausser le niveau à Rio. Hier, les dirigeants de l'olympisme canadien ont fait leur bilan, et le verdict était clair: les athlètes ont répondu aux attentes.

«Nous avions comme objectif de terminer parmi les 12 premiers et nous avons réussi, a résumé la présidente du Comité olympique canadien (COC), Tricia Smith. On dirait même qu'on va finir au 10e rang.»

À Londres, avec 18 podiums, le Canada avait terminé au 14e rang. Le pays en a récolté 22 à Rio. Il s'agit du plus haut total de médailles à des Jeux d'été non boycottés, à égalité avec ceux d'Atlanta en 1996.

Au-delà des chiffres, les exploits individuels résonnent. Le Canada a brillé sur la piste d'athlétisme et à la piscine, où se déroulent les épreuves fétiches des Jeux.

Penny Oleksiak est devenue la première athlète canadienne à remporter quatre médailles dans les mêmes Jeux olympiques d'été. Andre De Grasse est devenu le premier sprinteur canadien à gagner trois médailles. Derek Drouin a remporté la première médaille d'or individuelle en athlétisme pour le Canada depuis 1996...

Ça, c'est sans compter tous les records canadiens qui ont été établis à ces Jeux.





Dividendes

Ces résultats historiques sont venus avec des investissements massifs. À Nous le Podium dit avoir investi 161 millions pour les Jeux de Rio. C'est 15% plus qu'à ceux de Londres.

La question est maintenant de savoir jusqu'où cette quête de médailles peut aller. Faut-il investir encore plus d'argent dans cette chasse olympique? Le COC a déjà évoqué que son but ultime serait de finir parmi les huit premiers pays au classement des médailles des Jeux d'été.

«Oui, on a déjà pensé avant à l'objectif de terminer parmi les huit premiers. Mais il y a un prix à ça. Il vaut évaluer ce prix et décider si c'est ce que nous voulons», a indiqué Tricia Smith.

Au-delà des résultats canadiens, le COC dresse un bilan positif des Jeux de Rio, les premiers de l'histoire en Amérique du Sud. À lire les grands titres, on pourrait penser qu'ils ont été un désastre. Mais sur le terrain, ils ont été une réussite, estime Smith.

«Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur ces Jeux. Mais pour nous, l'important, ce sont les athlètes», dit Tricia Smith, présidente du COC.

«L'important, c'est que les athlètes aient ce qu'il faut pour être à leur sommet, dit-elle. Il faut de bons transports, de bons sites de compétition, de bonnes conditions, et tout ça était réuni à Rio.»

Le quotidien brésilien Estadao publiait hier les résultats d'un sondage mené juste avant la victoire du Brésil au soccer. Une majorité de Brésiliens estimait que les Jeux s'étaient déroulés de manière excellente (42%) ou correcte (30%). Seuls 24% d'entre eux trouvaient que les Jeux s'étaient mal passés.

Oleksiak et les filles

Preuve que les Jeux ont été fastes pour le Canada, plusieurs athlètes étaient candidats pour porter le drapeau à la cérémonie de clôture hier. C'est finalement à Penny Oleksiak, 16 ans, qu'est revenu l'honneur. Le choix a été unanime, même si Andre De Grasse a été considéré.

«Ce sont deux performances extraordinaires. Ce qui a probablement pesé dans la balance, c'est que Penny reflétait un peu les Jeux, cette domination des femmes. On voulait le souligner », a expliqué l'assistante chef de mission, Isabelle Charest.

«Ce que je trouve important, c'est l'effet que peuvent avoir ces performances sur les jeunes filles et les jeunes femmes. À 14 ou 15 ans, beaucoup, beaucoup de filles arrêtent le sport», explique Charest.

«Si on a des modèles qui montrent aux filles qu'elles peuvent continuer, que c'est valorisé, qu'il y a des débouchés... Ben ça, je trouve ça extraordinaire», dit Isabelle Charest.

Oleksiak s'est dite émue et fière d'avoir été retenue. Malgré ses quatre médailles, elle est restée cette adolescente candide. Qu'a-t-elle fait depuis une semaine et la fin de ses compétitions? «J'ai dormi et j'ai mangé pas mal de malbouffe», lance-t-elle.

Mais il est vrai que de petites choses ont changé. «Mes amis capotent quand je réponds à leurs messages maintenant, c'est assez drôle!»

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Le Canada et ses médailles

• Rio (2016) : 4-3-15 = 22

• Londres (2012) : 1-5-12 = 18

• Pékin (2008) : 3-9-7 = 19

• Athènes (2004) : 3-6-3 = 12

• Sydney (2000) : 3-3-8 = 14

• Atlanta (1996) : 3-11-8 = 22

• Barcelone (1992) : 7-4-7 = 18

• Séoul (1988) : 3-2-5 = 10

• Los Angeles (1984*) : 10-18-16 = 44

* Jeux boycottés par 14 pays du bloc de l'Est

Photo Ryan Remiorz, La Presse Canadienne

La journée d'hier a permis à la présidente du Comité olympique canadien, Tricia Smith, de présenter un bilan très positif des performances du pays à Rio, le Canada complétant la quinzaine avec le plus haut total de médailles de son histoire (22) lors de Jeux non boycottés.