Les courants d'air provenant des systèmes de ventilation donnent de sérieux maux de tête aux joueurs de badminton qui participent au tournoi olympique à Rio de Janeiro.

Le moindre détail influence la tournure des matchs impliquant les athlètes de grande classe. Les courants d'air puissants et froids peuvent dérouter la trajectoire des volants de badminton qui virevoltent d'un bout à l'autre du terrain.

Ces vents, communément appelés «dérives» entre joueurs de badminton, sont causés par une climatisation forte et par les courants qui se créent quand de l'air chaud et humide provenant de l'extérieur entre en collision avec l'air frais de l'intérieur.

Les «dérives» peuvent balayer les côtés, le dessus ou le dessous du volant, déviant sa trajectoire. Le courant peut, par exemple, faire en sorte qu'un volant atterrira dans le filet, au milieu du terrain, ou qu'il tombe à l'extérieur des lignes délimitant le terrain.

Ce problème ne peut toutefois pas être résolu en coupant la climatisation. La sueur, lorsqu'elle se retrouve sur les raquettes, dans les yeux et sur le plancher, peut être aussi problématique que le vent.

Le problème des «dérives» remonte aux débuts de l'histoire du badminton moderne, inventé en Angleterre au XIXe siècle.

Le pavillon multifonctionnel Riocentro, où se déroulent les épreuves de badminton des Jeux olympiques de Rio, s'attire toutefois de nombreuses critiques. Plusieurs estiment que l'endroit n'a pas été conçu dans l'idée que ce type de sport s'y jouerait.

Les courants d'air sont généralement mieux contrôlés dans les salles de badminton fréquentées par des athlètes de grande classe.

L'intensité des «dérives» varie d'un terrain à un autre du Riocentrio, selon plusieurs joueurs de badminton, et même d'une parcelle de terrain à une autre. Les trois terrains situés au centre du pavillon seraient les pires en matière de vents indésirables.

Les joueurs, avec l'expérience, apprennent à s'adapter à ce facteur. Les athlètes qui participent aux compétitions de badminton en Asie, où la chaleur et l'humidité créent d'importants courants d'air, sont généralement expérimentés.

D'autres sportifs préfèrent ne pas penser à cette constante. «Je ne veux pas m'en faire à propos de quelque chose qui est hors de mon contrôle», a fait valoir le Danois Jan O. Jorgenson, le cinquième joueur de badminton au monde.