D'une phrase toute simple, mais allant droit à l'essentiel, Eugenie Bouchard a résumé ainsi sa défaite face à Angelique Kerber : « Elle est la numéro deux au monde... »

Voilà, tout est dit, ou presque. Eugenie a bien amorcé le match, hier, sur le court central. Imaginez : au premier set, elle a pris les devants 4-1 ! Rien de facile, certes, puisqu'elle a bûché pour se retrouver dans cette excellente position. Sans montrer la même assurance que lors de son affrontement précédent contre l'Américaine Sloane Stephens, elle a joué avec énergie. Quelques déplacements rapides lui ont valu des coups magnifiques. Allait-elle causer la surprise ?

L'ennui, c'est que Kerber s'est sans doute posé la même question ! Avant de se retrouver dans une position trop inconfortable, l'Allemande a appuyé sur l'accélérateur et créé l'égalité 4-4. Le prochain jeu s'annonçait décisif. Eugenie était au service et devait absolument en profiter pour stopper le retour de sa rivale. Sinon, qu'on le veuille ou non, le coup au moral serait terrible.

Hélas pour la Canadienne, Kerber a poursuivi sur sa lancée et pris les devants 5-4. Dans les faits, il restait encore beaucoup de tennis à jouer. Mais en réalité, on a tous compris que le match venait de basculer pour de bon. Eugenie a beau essayer de ne pas penser au pointage durant un match, il ne faut pas se conter d'histoire : l'effet d'une remontée pareille, surtout quand elle est l'oeuvre de la deuxième joueuse au monde, laisse des traces bien au-delà de la feuille de pointage. Son impact psychologique est majeur.

Au jeu suivant, sans surprise, Kerber a bouclé la première manche. Elle a ensuite enlevé la deuxième facilement, 6-2. Dommage pour Eugenie, mais la logique a été respectée. En moins de 90 minutes, son parcours en simple à Rio a pris fin.

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Lucide, Eugenie n'était pas catastrophée après le match. Après tout, Kerber est une formidable athlète. À 28 ans, elle joue le meilleur tennis de sa carrière. En janvier dernier, elle a remporté les Internationaux d'Australie. Et plus tôt cet été, elle a été finaliste à Wimbledon.

« Elle possède cette capacité de contrer les coups et de se retrouver en attaque, a expliqué Eugenie. J'ai souvent pensé être en contrôle. Mais avant même que je m'en aperçoive, je me retrouvais en position défensive, et c'est elle qui contrôlait le point. Elle attaquait mes attaques. Alors ç'a été difficile pour moi... J'aurais dû faire mieux, mais elle était comme un mur. Et au service, je ne me sentais pas si bien. Il y a des jours où je me sens mieux et d'autres, moins bien. »

Malgré le revers, l'aventure olympique d'Eugenie n'est pas terminée. Avec sa coéquipière Gabriela Dabrowski, elle affrontera Lucie Safarova et Barbora Strycova au deuxième tour du tournoi de double. Le duo tchèque a éliminé les soeurs Venus et Serena Williams dimanche.

« On aurait voulu affronter les soeurs Williams. Ç'aurait été une expérience incroyable de jouer contre Venus et Serena... », dit Eugenie Bouchard.

Safarova et Strycova seront néanmoins très dures à battre. « Ce sera un match difficile, a ajouté Eugenie. Alors je demanderai à Gaby quoi faire... »

Gabriela connaît mieux le double qu'Eugenie et agit comme meneuse de jeu sur le terrain.

Notons enfin qu'Eugenie songe toujours à participer au double mixte. Elle se plaît beaucoup aux Jeux olympiques et n'a pas le goût de quitter Rio dès maintenant.