Le chiffre est enfin tombé, jeudi soir. Les sportifs russes seront 271 à défiler vendredi soir au mythique Maracana, après avoir reçu le feu vert du CIO, qui a ainsi fermé, au moins provisoirement, le brûlant dossier du dopage d'État russe.

C'est par un simple communiqué que le CIO a fait cette annonce, après que son patron, Thomas Bach, avait refusé de lâcher le morceau un peu plus tôt dans la journée, lors d'une conférence de presse, annonçant un chiffre définitif «plus tard dans la journée».

C'est le président du Comité olympique russe, Alexandre Joukov, qui avait donc donné l'information le premier, en affirmant dans l'après-midi, lors d'un conférence de presse à la «maison russe» de Rio, que «pour l'instant, 271 sportifs russes ont été admis».

L'équipe de Russie était composée de 389 sportifs. Ce sont donc finalement 118 d'entre eux qui se retrouvent sur le carreau, victimes du rapport McLaren. Ce rapport qui avait dévoilé les rouages du système de dopage d'État mis en place en Russie de 2001 à 2015, avec l'aide des «magiciens» du FSB, les services secrets russes.

«Dans la majorité des sports, l'équipe de Russie a été autorisée à concourir au complet», avait souligné M. Joukov, en citant, entre autres, l'équitation, la gymnastique, l'escrime, la boxe, le BMX ou le volley-ball...

Encore des appels au TAS

C'est donc la fin d'un processus lancé le 18 juillet par le rapport McLaren. Dans la foulée, le CIO avait demandé aux différentes fédérations internationales d'établir une première liste des athlètes russes indésirables.

Ces prélistes ont ensuite été soumises cette semaine à un panel de trois membres du CIO, chargés d'écarter les sportifs russes repêchés par leurs fédérations, mais qui resteraient encore inéligibles à leurs yeux, à la lumière du rapport McLaren.

Parmi les cas épineux figurait la natation. La Fédération internationale (Fina) a annoncé jeudi matin qu'ils seraient finalement 31, seuls cinq d'entre eux restant finalement hors de la piscine.

Parmi ces 31, deux nageurs, Vladimir Morozov et Nikita Lobintsev, avaient fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), et ont donc été blanchis, tout comme le céiste (canoë-kayak en ligne) Andrey Kraitor, repêché jeudi.

Reste encore à guetter les procédures d'appel encore en cours devant le TAS. Car, sur les dix-huit procédures d'appel engagées devant le Tribunal arbitral du sport depuis le 26 juillet -un record sur une seule édition des JO- onze concernaient en effet des sportifs russes exclus par leurs fédérations. Et plusieurs sont encore en cours.

Neymar muet

À 24 heures de la cérémonie d'ouverture, au Maracana, ils sont encore dix à compter sur les arbitres du tribunal de Lausanne (Suisse), délocalisé à Rio depuis plus d'une semaine, pour espérer intégrer les JO à la dernière minute: deux nageuses, dont Yulia Efimova, pour qui le verdict est imminent, quatre haltérophiles, trois cyclistes et un lutteur.

Difficile donc derrière cette actualité russe de se faire une place aux JO. C'est pourtant ce que voulait faire la vedette du soccer brésilien, le Barcelonais Neymar, entré en lice avec la Seleçao olympique, contre l'Afrique du Sud (Groupe A), au Mané Garrincha Stadium de Brasilia, après le match d'ouverture Irak - Danemark.

Au lendemain du festival de buts du football féminin, qui avait eu l'honneur d'ouvrir les Jeux, Neymar et ses camarades n'ont pas brillé, avec un triste 0-0.

Réservé aux jeunes, «encadrés» au maximum par trois joueurs de plus de 23 ans, ce tournoi olympique offrira peut-être au Brésil l'occasion d'effacer (en partie) le traumatisme de l'élimination en demi-finale du Mondial-2014 face à l'Allemagne (7-1).

«J'espère revenir au Maracana et marquer le but de la victoire, ou aider par une passe (décisive), qui sait. D'une manière ou d'une autre, qu'on soit champions», avait lancé avant le match Neymar, finaliste en 2012 à Londres et qui rêve d'offrir au Brésil le premier titre olympique de son histoire.

Mais il lui faudra faire mieux que jeudi !