Cassie Sharpe affirme que la mémoire de Sarah Burke était omniprésente pendant l'épreuve de demi-lune féminine aux Jeux de PyeongChang.

Au lendemain de sa conquête de la médaille d'or olympique, la skieuse acrobatique de Comox, en Colombie-Britannique, a rendu hommage à la Canadienne dont l'héritage demeure indéniable dans cette discipline.

«Dès le moment où Sarah Burke a repoussé les limites du sport, a augmenté l'amplitude des manoeuvres et fait la promotion de l'égalité des salaires pour les femmes, le sport a connu une croissance exponentielle et nous ne serions pas toutes là sans Sarah, a déclaré Sharpe en conférence de presse, mercredi.

«Mais j'ai aussi l'impression que [mardi] nous nous sommes toutes poussées l'une l'autre. Je pense que le niveau de compétition a été le plus rélevé jamais atteint en compétition.»

Burke s'est démenée sans relâche pour faire inclure la demi-lune au programme des Jeux olympiques, et elle a milité pour l'égalité des salaires des skieuses. Mais elle est décédée à l'âge de 29 ans en 2012 après s'être cognée la tête sur la piste à Park City, dans l'Utah. Elle était considérée comme la favorite pour gagner l'or aux Jeux de Sotchi en 2014, mais n'a jamais été en mesure de voir les débuts olympiques de son sport.

«Je ressens tout son héritage», a déclaré Sharpe.

La skieuse était toute souriante, mercredi, alors qu'elle rencontrait les journalistes, sa toute nouvelle médaille brillante sur sa veste rouge de l'équipe canadienne. Elle a confié qu'elle a dormi avec sur son oreiller la nuit précédente.

L'athlète de 25 ans a rencontré Burke une seule fois lors d'un événement à Whistler, en Colombie-Britannique, mais elle s'est liée d'amitié avec le mari de Burke, Rory Bushfield, qui a dispersé les cendres de sa femme sur la montagne de Sotchi. Son entraîneur Trennon Paynter a également entraîné Burke.

«Bushy m'a envoyé quelques messages, et il m'a souhaité bonne chance avant l'épreuve, a déclaré Sharpe avec un sourire. Lui et Trennon ont fait un appel, je pense qu'ils ont versé quelques larmes ensemble, c'était vraiment bien.»

Bushfield a suivi l'épreuve depuis sa résidence à Whistler.

«Sarah a donné sa vie pour ça, a-t-il déclaré à l'Associated Press. C'est cool de s'asseoir et d'en profiter. C'est très émouvant pour moi.»

Sharpe a été si dominante mardi, qu'elle était déjà assurée de l'or avant même d'effectuer sa troisième et dernière descente. Elle aurait pu y aller mollo. Mais elle a décidé de finir en force, pour Burke et les autres pionnières du ski acrobatique féminin qui ont aidé à mettre la discipline sur la carte.

«Avant même la finale, je disais que je voulais montrer au monde ce que les femmes pouvaient faire en demi-lune. Et de faire une descente pour la forme, ce n'est tout simplement pas mon genre, a expliqué Sharpe. Je voulais donc réaliser une grosse descente et améliorer mon propre total de points.»

Sharpe envisage de continuer à repousser les limites de son sport.

«J'en parle depuis des années que j'aimerais faire un double, a-t-elle dit. Je pense que c'est la prochaine étape pour moi personnellement.»