Aucun des trois patineurs canadiens inscrits au 1000 m longue piste n'a percé le top-10, vendredi, aux Jeux olympiques de Pyeongchang. Mais il s'agit de résultats «respectables» selon Alexandre St-Jean, qui croit aussi que le meilleur est à venir.

C'est le Néerlandais Kjeld Nuis qui s'est imposé en coiffant le Norvégien Havard Lorentzen par un poil.

St-Jean, de Québec, a pris le 11e rang avec un chrono d'une minute et 9,24 secondes (1:09,24), Vincent De Haître, de Cumberland, en Ontario, a suivi au 19e échelon en 1:09,79, tandis que Laurent Dubreuil, de Lévis, a terminé en 25e position en 1:10,03.

Participant à la dernière vague, Nuis, champion du monde en titre de la distance, a été le meilleur en ralliant l'arrivée en 1:07,95, soit quatre centièmes de seconde de moins que Lorentzen (1:07,95). Le Sud-Coréen Tae-Yun Kim (1:08,22) est monté sur la troisième marche du podium.

Nuis avait aussi triomphé au 1500 m, le 13 février dernier. Il est ainsi devenu le troisième patineur à remporter le 1000 m et le 1500 m lors de mêmes Jeux, après l'Américain Eric Heiden en 1980 et le Québécois Gaétan Boucher en 1984.

Content de sa 11e position, St-Jean a rapidement mis en contexte ce résultat.

«J'ai fini 11e, mais je suis pas mal certain que les 10 gars devant moi s'entraînent à l'intérieur dans de belles infrastructures, a déclaré St-Jean. On vient d'annoncer dans les médias l'ouverture d'un anneau à Québec d'ici deux ans. Laurent, Alex [Boisvert-Lacroix, 11e au 500 m, lundi] et moi, on réussit des performances respectables. Ce qui nous manque, ce n'est pas la forme ou la technique, c'est une installation qui va nous permettre d'être chez nous, d'avoir de bons cycles d'entraînement sans avoir à nous déplacer.

«Si on obtient ces résultats-là en s'entraînant sur un anneau extérieur, quand un jour sur trois on ne peut pas patiner parce qu'il y a une tempête, qu'il neige ou qu'il pleuve, ce sera intéressant de voir ce que nous et la prochaine génération pourront faire avec un anneau couvert.»

Le projet avait été annoncé en juillet 2016, mais des esquisses ont été dévoilées lundi et la construction devrait débuter en août. On vise l'ouverture de l'anneau à l'été 2020.

«Une des raisons pour lesquelles j'ai commencé si tard le longue piste, c'est parce que je trouvais ça 'plate' de m'entraîner dehors, a renchéri St-Jean, qui est âgé de 24 ans et qui a fait la transition du courte piste au longue piste en 2013. Avec une infrastructure comme ça, c'est beaucoup mieux. Ce le sera aussi pour la relève au Québec, où il y a beaucoup de bons athlètes.

«J'ai vu Gaétan Boucher dire dans les médias qu'il a toujours pensé que les athlètes québécois étaient les plus forts en patinage de vitesse. Je suis d'accord avec lui. Je crois sincèrement que dans six ans, il y aura pas mal moins de gars de l'Ouest dans l'équipe nationale. Ça va se passer au Québec et il devra y avoir une grosse restructuration. J'ai bien hâte de voir ça, mais c'est très bon pour le patinage de vitesse au Québec.»

De grandes ambitions pour De Haître

De Haître est l'un de ceux qui a accepté de s'expatrier à Calgary pour s'entraîner avec l'équipe nationale. Il a indiqué avoir été ralenti par un rhume au cours des derniers jours, en plus d'une contusion au talon du pied droit subie quelques jours avant sa 21e place au 1500 m, le 13 février dernier.

«Ce n'est pas ma meilleure compétition. J'aime me dire qu'à Sotchi, mon objectif était un top-20 et j'avais fini 20e. Ici, j'ai fini 19e, alors je vois une amélioration, a dit le sympathique franco-ontarien en esquissant un sourire.

«Dans les circonstances, mon objectif était de vivre l'expérience olympique, de participer en essayant de faire du mieux possible.»

Âgé de 23 ans, De Haître prévoit avoir la chance de se reprendre lors des prochains Jeux, et pas nécessairement ceux de Pékin en 2022. Pratiquant le vélo sur piste depuis quelques années, il aimerait bien être des Jeux de Tokyo en 2020.

«Je dois me classer au sein de l'équipe, mais je suis double champion national au 1000 m, a-t-il souligné. J'ai aussi participé aux Jeux du Commonwealth en 2014. J'ai les capacités pour le faire. J'ai hâte de m'essayer.

«Je suis d'abord un athlète et je veux pratiquer un sport dans lequel je suis performant. Si je finis par être bon en vélo, pourquoi ne pas faire deux ans de vélo, puis deux ans de patin pour revenir à Pékin et ainsi de suite. Je veux participer au plus grand nombre de Jeux possible.»