Préparation rigoureuse face à force de frappe de haut niveau; voilà la mise en scène habituelle lorsque le Canada et les États-Unis croisent le fer avec, comme enjeu, la médaille d'or olympique du tournoi de hockey féminin.

Les Américaines ont vaincu les Canadiennes sept fois lors des huit dernières finales du Championnat du monde. Mais dans le même intervalle, les Canadiennes ont eu le meilleur sur les Américaines lors de leurs deux rendez-vous ultimes aux Jeux olympiques.

Peu de détails sépareront les deux nations lorsqu'elles s'affronteront en finale jeudi (tard mercredi soir en Amérique du Nord).

Le Canada tentera de mettre la main sur une cinquième médaille d'or d'affilée pendant que les États-Unis voudront retourner sur la plus haute marche du podium, comme en 1998, première année du hockey féminin aux Jeux olympiques.

«On aime dire que l'équipe gagnante sera celle qui voudra la victoire plus que l'autre, a noté l'attaquante canadienne Brianne Jenner. Il n'y a aucun doute que les deux équipes voudront la victoire à tout prix.»

La période de six mois durant laquelle les Canadiennes sont réunies avant le début des Jeux d'hiver leur donne le temps de travailler sur l'aspect défensif, dans le but de contrer les infatigables attaquantes des États-Unis, tout en améliorant leur propre attaque.

C'est un luxe que les Canadiennes n'ont pas lorsqu'elles peaufinent leur jeu en vue du Championnat du monde.

Matchs contre des hommes

Comme elles l'ont fait il y a quatre ans avant leur dramatique triomphe aux Jeux de Sotchi, les Canadiennes ont disputé près de 30 parties cet hiver contre des équipes midget AAA de l'Alberta avant de prendre la route de la Corée du Sud.

La cadence de ces matchs ressemble à celle offerte par les patineuses des États-Unis.

Lors des huit rendez-vous entre ces deux grands rivaux au cours de l'hiver, le Canada n'a inscrit qu'une seule victoire en quatre rencontres avant de signer quatre victoires consécutives en décembre.

Les Canadiennes ont aussi vaincu les Américaines 2-1 dans le volet préliminaire à PyeongChang, même si ces dernières ont presque obtenu le double de tirs au but.

«Nous sommes arrivées ensemble en mai l'an dernier et nous venons de subir trois revers consécutifs aux mains des États-Unis au Championnat du monde, a rappelé Jenner.

«Nous avons travaillé sans relâche à l'extérieur de la patinoire. Nous avons apporté quelques changements à nos systèmes de jeu. Nous avons connu un certain succès contre elles durant cette série (de matchs). Nous allons nous servir de cette expérience et bâtir de là, car notre situation actuelle nous donne confiance.»

La discipline et les unités spéciales joueront un rôle-clé compte tenu du fait que le taux d'efficacité des États-Unis en avantage numérique s'élève à 25% tandis que celui du Canada se chiffre à un peu plus de 18 pour cent.

Il existe des ligues professionnelles de hockey féminin des deux côtés de la frontière, mais rien ne surpasse le match pour la médaille d'or olympique.

«Je pense que c'est extraordinaire pour les amateurs de voir s'affronter deux puissances sur la plus grande scène sportive qui soit», a déclaré l'entraîneure-chef du Canada, Laura Schuler.