Le curleur russe Alexander Krushelnitsky a été contrôlé positif deux fois en deux jours au meldonium, durant les Jeux de PyeongChang, a appris mardi l'AFP auprès d'une source proche du dossier.

Lundi, le Tribunal arbitral du sport, saisi de l'affaire, avait annoncé que le Russe Alexander Krushelnitsky, médaillé de bronze dans l'épreuve de curling mixte, avait été contrôlé positif.

La TAS n'avait pas précisé la nature du produit en cause. Mais dimanche soir, alors que ce cas de dopage commençait à être rendu public, une source proche du dossier avait indiqué à l'AFP que le contrôle de l'échantillon A prélevé sur le sportif russe avait révélé la présence de «meldonium».

Mardi, l'AFP a appris auprès de cette source que le curleur russe a en fait été «contrôlé deux fois positif en deux jours au meldonium».

Dans un tel cas de double contrôle au résultat identique, «si le cas n'a pas été jugé, cela revient à un seul cas» de dopage, a précisé une autre source interrogée par l'AFP.

Le meldonium, surtout utilisé dans les pays d'Europe de l'Est, est normalement destiné à soigner les angines et les cardiopathies afin d'augmenter les performances des sujets malades. Son usage a été détourné notamment dans dans les épreuves de vitesse, car il accroît la vascularisation du muscle cardiaque.

C'est le TAS qui est chargé de délivrer les sanctions aux infractions commises durant les Jeux. L'instance, qui siège habituellement à Lausanne, en Suisse, est pour cela délocalisée à PyeongChang durant la période olympique où elle dispose d'une chambre ad hoc spécialement compétente pour les cas de dopage.

Réattribution de la médaille ?

Le curleur russe risque donc une suspension et la perte de la médaille gagnée avec son épouse.

Dans ce cas, le CIO devrait procéder à la réanalyse des échantillons des curleurs arrivés 4e, la Norvège, pour ensuite envisager la réattribution de la médaille de bronze.

C'est un nouveau coup dur pour les JO et la Russie, montrée du doigt depuis deux ans et les révélations du rapport McLaren sur les tricheries organisées par les autorités sportives russes dans le cadre des Jeux olympiques de Sotchi en 2014.

La mise au jour d'un système de dopage institutionnalisé avait entraîné le 5 décembre la suspension du Comité national olympique russe (ROC), interdisant de facto de participation aux Jeux les sportifs russes.

Le CIO avait dans le même temps décidé d'accorder des invitations à un certain nombre de sportifs russes dont le parcours et le profil, scrupuleusement étudiés par un panel de spécialistes, permettrait d'établir qu'ils sont «propres».

Au final, 168 invitations avaient été délivrées à ces sportifs, dénommés officiellement Athlètes olympiques de Russie (OAR), qui ont défilé à la cérémonie d'ouverture sous la bannière olympique. En cas de victoire d'un de ses sportifs, c'est l'hymne olympique qui serait joué.

Le CIO doit décider le 24 février de lever ou non la suspension du Comité olympique russe, mais ce cas de dopage pourrait peser lourd dans la décision.