Le vaste scandale de dopage russe n'a pas entaché les Jeux olympiques d'hiver de PyeongChang, a affirmé le président du Comité international olympique, Thomas Bach.

C'était toutefois le sujet de la grande majorité des questions auxquelles Bach a dû répondre alors que le CIO tente de se défaire du stigmate de la tricherie russe qui a perturbé les trois dernières éditions des Jeux olympiques - Sotchi, Rio de Janeiro et maintenant PyeongChang.

Le CIO ne veut pas qu'il déteigne sur les Jeux de Tokyo dans deux ans et demi.

Quelques heures avant la cérémonie de clôture, dimanche, le CIO a décidé que la délégation russe de plus de 160 participants, désignée par la mention «athlètes olympiques de Russie», ne pourrait pas participer à la fête sous son propre drapeau. Cela aurait donné le signal que la Russie était de retour dans la famille olympique.

Les athlètes russes ont fait l'objet de deux des quatre contrôles de dopage positifs à PyeongChang, malgré les garanties du CIO concernant les contrôles rigoureux effectués avant et pendant les Jeux olympiques.

«Ces deux cas de dopage ont joué un rôle majeur dans la décision de ne pas lever la suspension, a expliqué Bach. C'était le facteur déterminant.»

Le CIO a toutefois décidé que le Comité olympique russe verrait sa suspension levée s'il n'y avait plus d'autres contrôles positifs de la part des Russes à ces jeux.

Bach n'a pas donné d'échéancier pour la levée de la suspension, mais les contrôles pourraient être complétés dans quelques jours.

Le CIO stocke des échantillons pendant une décennie, question de permettre à la science de progresser dans la détection des cas de tricherie, mais Bach a affirmé que la Russie n'aurait pas à attendre si longtemps avant d'être réintégrée.

C'était la façon dont le CIO entend «tracer une ligne» dans le cadre du scandale russe.

«Je ne pense pas, franchement, que ces jeux d'hiver ont été entachés par l'affaire russe», a dit Bach.

Le Comité olympique russe a été exclu des Jeux olympiques, le 5 décembre, en raison du programme de dopage institutionnalisé aux Jeux de 2014 à Sotchi. Mais les athlètes russes «propres» ont été autorisés à y participer sous la bannière neutre, et le CIO a laissé ouverte la possibilité de réintégration avant la cérémonie de clôture si le pays répondait à une série de critères.

La membre du CIO, Nicole Hoevertsz, qui préside le groupe chargé de superviser le comportement des sportifs russes pendant ces jeux et de présenter des recommandations à la commission exécutive du CIO, a reconnu que la délégation a rempli bon nombre des critères requis pour la réintégration pendant les Jeux olympiques.

«Malgré une bonne collaboration de la délégation des athlètes olympiques de Russie pour répondre à ces cas (de dopage) de manière rapide et transparente, le groupe était convaincu que ces cas ont soulevé des préoccupations sérieuses», a déclaré Hoevertsz, originaire d'Aruba.

L'ensemble des membres du CIO a approuvé à l'unanimité la recommandation de la commission exécutive quelques heures avant la dernière épreuve et la cérémonie de clôture. Cinquante-deux des 100 membres du CIO étaient présents à la réunion, mais plusieurs avaient quitté les lieux quelques jours avant la décision cruciale.

Bach a répété à plusieurs reprises que les deux cas de dopage russe ne donnaient «aucune indication de dopage systématique». Il les a qualifiés de «cas de négligence».

Bach a défendu le droit des athlètes d'être jugés séparément et d'éviter les punitions collectives. Sa position a été considérée comme «clémente à l'égard de la Russie» par beaucoup de ceux qui ont appelé à une exclusion pure et simple.

«Nous devons tracer une ligne et regarder vers l'avenir, a déclaré Hoevertsz. Ce ne sera jamais plus pareil dans le monde du sport et en Russie. Beaucoup de changements ont été apportés et beaucoup de changements doivent encore être faits.»